Le Fonds d’Appui à l’Investissement des Sénégalais de l’Extérieur en finançant les femmes de l’extérieur aide aussi celles de l’intérieur selon son Administratrice Nata Samb Mbacké. Cette dernière s’exprimait lors d’un entretien accordé à L’EVIDENCE dans lequel elle est largement revenue sur les réalisations et les perspectives du Faise. Elle s’est aussi prononcée sur diverses actualités politiques et sociales. ENTRETIEN
Vous menez beaucoup d’activités en faveur de la diaspora dans le cadre du Faise, pouvez vous y revenir ?
Parmi les activités que nous menons dans la diaspora, le Faise à travers le financement des femmes de la diaspora, a atteint 3600 projets en 2017. Il s’agit donc de plus 3600 projets de groupements des femmes à l’extérieur et 26 pays ont reçu leur financement en trois ans. Je pense que c’est important de noter que le chef de l’Etat en commençant ce fonds en 2013 a voulu qu’on puisse aller vers les femmes à l’extérieur. C’est une vision nouvelle de penser à octroyer des financements aux Sénégalais vivant à l’étranger. Aujourd’hui nous pouvons dire que les Etats Unis, l’Europe et plus de quinze pays africains ont reçu leur financement. Nous venons de boucler l’Afrique centrale avec le Gabon et le Ghana. Certes il y’a quelques pays qui n’ont pas encore reçu, mais nous avons plus de 4000 femmes déjà financées. Et le financement des Sénégalais de l’extérieur a atteint un niveau de 3, 5 milliards cette année voté pour le Faise. Avec un projet qui avait débuté en 2008 avec 340 millions, je pense qu’il est important de voir pour la première fois 200 et quelques femmes seront financées chaque année au lieu de 35.
Quelles sont les domaines d’activités qui sont ciblées pour le financement?
Au Sénégal nous avons privilégié l’agro-business et tout ce qui est du secteur tertiaire car les gens ont des projets dans l’Agriculture, l’Elevage et la Pêche et également dans les TIC. J’ai fait une introduction des nouvelles technologies pour pouvoir bénéficier aussi de l’expérience des Sénégalais de l’extérieur qui rentrent après avoir acquis de l’expérience dans l’ingénierie, la technologie et qui maintenant reviennent au pays avec cette expérience. Dans les deux dernières années, nous avons vu beaucoup de projets dans ce sens mais aussi le commerce et financé. Par contre dans les pays d’accueil, avec les financements des femmes, tous les secteurs sont financés. Et là-bas, le commerce est prioritaire car presque toutes les femmes font du commerce et nous les encourageons dans cette entreprenariat parce qu’en fait les femmes reviennent au Sénégal pour aider d’autres femmes qui ont fait des formations par exemple dans la transformation des céréales et légumes. Elles achètent ces produits pour les acheminer à New York ou vers d’autres pays d’Europe. Du coup elles créent de l’emploi au Sénégal et dans les pays d’accueil. Et je pense que cette dynamique doit être renforcée pour pouvoir faire un réseautage avec les femmes qui reçoivent des financements à l’extérieur. Il faut comprendre qu’en finançant celles qui sont à l’extérieur, on aide celles qui sont à l’intérieur.
Est-ce que le Faise a un volet formation pour les femmes dans son programme ?
Effectivement car la formation va de paire avec le financement. Chaque fois avant un financement nous faisons des formations de renforcement. Mais nous le faisons en partenariat avec les structures, les ministères en charge des formations parce que nous voulons intervenir en amont et en aval. D’ailleurs récemment j’ai fait un forum où nous avons invité toutes les structures de l’Etat avec qui nous sommes en partenariat et qui ont expliqué comment on peut aller ensemble. On est en pourparlers même avec le Directeur général du Port pour qu’on puisse voir comment aider nos sœurs à l’acheminement des produits du Sénégal dans d’autres pays donc je pense que la formation est très importante. La création de l’emploi fait partie des critères de sélection pour le financement. On veut dans chaque étude de projet prévoir le volet formation afin qu’on puisse financer les personnes concernées.
Et les perspectives pour cette année que le Président a dédiée au social ?
Nous y serons et les efforts pour les Sénégalais de l’extérieur seront multipliés. Le social, c’est aller vers la rencontre des gens qui en ont besoin. On m’adresse des demandes de partout mais en leur parlant je me rends compte que certains n’ont pas besoin de cela parce qu’il y a un fonds, parce que c’est l’Etat qui donne. D’où la nécessité de faire la part des choses ; donner des investissements à ceux qui en ont besoin réellement. Le Président a affiché sa volonté de combattre l’inégalité sociale, c’est important pour une femme qui a un fonds de commerce de 20 millions de créer au moins 10 emplois. C’est cette vision que j’ai de l’année sociale et nous ferons tous pour sortir certaines femmes de la pauvreté, aider les femmes qui sont dans l’entreprenariat et qui ont besoin d’appui.
Etes-vous rassurée pour 2019 qui se profile à l’horizon ?
Je suis tés rassurée, moi je me dis tout le temps que pour 2019 ce n’est pas quelque chose que l’on commence en 2017, en tout cas moi je l’ai commencé depuis 2013 et je vois que le chef de l’Etat n’a pas attendu 2018 pour le faire. Je pense qu’avoir un deuxième mandat sera très facile pour le chef de l’Eta parce qu’il a posé des actes qui touchent les populations et ce n’est même pas la peine d’énumérer mais la diaspora qui nous concerne, les Sénégalais qui vivent au fond fin du Sénégal dans des localités qui n’ont jamais eu de forage des pistes des infrastructures ; je vais juste parler de l’AIBD. Avec l’aéroport même si c’est quelqu’un d’autre qui l’a commencé, c’est lui qui l’a terminé ; il aurait pu mettre l’argent ailleurs et je pense qu’il faut rendre à César ce qui appartient à César. En posant des actes comme la construction des infrastructures , en aidant la population dans le social en aidant les chefs religieux par exemple, en mettant vraiment de l’argent dans les villes, les bourses sociales donc cela dit qu’on a un bilan à présenter aux Sénégalais et quel que soit le niveau d’instruction des populations et même les gens qui n’aiment pas le Président savent qu’il y a du concret qui est là . Et maintenant c’est à nous de communiquer, de l’aider dans ces tâches et de vouloir plus faire pour le Sénégal. Je pense qu’un second mandat du Président ne fera que moderniser le Sénégal.
Donc naturellement nous allons allier politique et travail dans notre fief de Touba, à Dakar, à Grand Yoff et surtout à l’étranger.
Il y a beaucoup d’actes posés pour moi qui feront qu’on a un bilan à montrer aux Sénégalais.
Comptez-vous allier naturellement le travail et la politique dans vos fiefs de Touba Grand Yoff et à l’étranger ?
Nous avons vu que cette année l’apport des Députés de la Diaspora à l’Assemblée nationale et j’en suis fier aujourd’hui que ce soit du côté des Députés de l’Apr ou de celui de l’opposition. Au moins ils sont parvenus à faire comprendre aux Sénégalais que cela est une couche qui compte pour ce pays. Ils ont pu amener les problèmes des Sénégalais qui pensent qu’à l’extérieur tout est blanc comme neige. Donc il faudra qu’on puisse consolider les acquis et tout faire pour que la Diaspora soit partie intégrante de toutes les politiques. Je dis politique car c’est d’abord gérer la cité et non appartenir à un parti. Je prône cela pour que les partis politiques puissent travailler pour les populations, pour que le chef de l’Etat puisse tenir ses promesses et je travaillerai d’arrache-pied pour qu’on puisse vraiment dire qu’il y avait un Gouvernement qui a marqué l’histoire du pays. On a besoin du « take-off » en Afrique ; de changer de paradigme de pouvoir vraiment regarder les autres pays se développer. J’ai un ami qui vient de Dubaï qui m’a dit être très satisfait des travaux de l’AIBD et il n’est pas de l’Apr et cela fait plaisir de voir un aéroport de ce genre. Je pense que nous allons tous œuvrer à faire de la politique dans le sens de servir les Sénégalais pour qu’ils puissent marcher la tête haute.
Pour conclure j’appelle tous les Sénégalais à se donner la main afin d’aider le chef de l’Etat à réaliser ses projets
Propos recueillis par Sadio FATY