Invitée de la matinale d’Europe 1, mercredi, la cantatrice américaine, ambassadrice du Haut-commissariat aux réfugiés, appelle à « trouver les moyens d’agir » pour les immigrés « car nous sommes tous des êtres humains ».
Des pays développés « paresseux ». Elle se rappelle toujours de l’article 1, mot pour mot. « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Une fraternité fragilisée selon elle par les tensions contemporaines autour de l’immigration. « Nous sommes assez paresseux, on préfère laisser passer quelque chose de désagréable », constate aujourd’hui la cantatrice, elle qui chante cet impérieux besoin de liberté dans son dernier album, The Roads to Freedom.
Voilà trente années que la soprano vient de passer à défendre une politique migratoire « juste et humaine », en tant qu’ambassadrice de bonne volonté au sein du Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU. « L’immigration, c’est quelque chose que les Européens n’ont pas fait », regrette-elle auprès d’Europe 1. « On a laissé la scène à ceux qui voulaient instaurer la peur. Et la peur mène vers la haine, vers la destruction et le seul antidote pour ça, c’est l’amour. »
« Nous sommes tous des être humains ». D’où cette injonction à l’action « car nous sommes tous des êtres humains » : « Personne ne met son enfant dans un bateau, s’il ne pense pas que la mer est plus sûre que la Terre. Nous devons trouver une solution. » Et si, comme elle le craint, les Européens continuent de « laisser le micro à ceux qui veulent instaurer la peur » ? « Il faut agir maintenant, ou sinon, on aura sûrement une situation pire, comme au Brésil ou aux États-Unis. »
Une photo pour résumer les drames. L’Amérique, où elle est née, dans l’Arkansas, incarne aujourd’hui ces tensions autour de l’immigration, à la frontière mexicaine notamment. Ces derniers jours, la photo d’une mère hondurienne empoignant ses deux enfants à Tijuana a marqué les esprits. Derrière elles, on aperçoit des fils barbelés et la fumée blanche de gaz lacrymogènes.