Christophe Bigot à la fin de sa tournée à Kolda : « Il faut miser sur l’éducation et l’agriculture pour développer le Sénégal »

Christophe Bigot vient de boucler une tournée de 2 jours dans la région de Kolda pour voir l’état d’exécution des projets financés par son pays. L’ambassadeur français est d’avis qu’il faut miser sur l’éducation mais également sur l’agriculture pour développer le Sénégal.

L’ambassadeur de France au Sénégal a bouclé, mercredi, sa tournée dans la région de Kolda. Au dernier jour de sa tournée de deux jours, Christophe Bigot s’est rendu dans le village de Thiarap (commune de Coumbacara). Le reste de la visite a été effectuée dans la ville de Kolda, notamment l’Ong Agronomes et vétérinaires sans frontières, le périmètre maraîcher de Saré Moussa Ndour situé près de la gare routière, la Mac de Kolda, le lycée privé Mamadou Macky Diallo et le chantier du poste de santé de la zone du lycée Alpha Molo Baldé. Il a été édifié sur les réalisations dans ces projets qui ont reçu des financements soit de l’Agence française de développement (Afd), soit de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), soit du Paisd ou du Fonds social de développement (Fsd).

Le représentant de la France dit avoir constaté que les besoins, que ce soient dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de la formation, de l’accès à l’eau potable, sont énormes. Cependant, il soutient que les choses bougent. Il estime qu’il faut miser sur l’éduction pour arriver à l’émergence. Visitant le lycée privé Mamadou Macky Diallo, il a indiqué que la principale richesse du Sénégal n’est pas l’or ni le pétrole.

Selon lui, ce sont les jeunes, les ressources humaines qui vont inventer le Sénégal de demain, créer des entreprises et qui feront que dans 20 ans, notre pays soit émergent. « Il faut miser sur l’éducation. C’est un bon pari », a affirmé M. Bigot. « Je vois que les choses avancent. La formation est importante. Je crois qu’il faut former plus de jeunes aux métiers », a confié l’ambassadeur de France après avoir visité le Centre Campos de Thiarap dans la commune de Coumbacara. Il recommande même de former les jeunes dans l’agriculture, l’élevage, des secteurs, selon lui, très porteurs dans la région. S’entretenant avec un Gie de femmes du village de Saré Moussa Ndour (périphérie de Kolda), le diplomate français reste convaincu que l’agriculture ne doit pas seulement être un moyen de survie, mais aussi un moyen pour assurer l’éducation et la formation des enfants, leur santé. Tout cela, explique-t-il, est important.

Il déclare qu’au Fouladou, les terres et l’eau sont disponibles. « On peut faire de l’agriculture un moteur de développement. C’est ce qu’ont compris les autorités sénégalaises. Pour cela, il faut produire, transformer puis distribuer », recommande M. Bigot. Terminant sa visite par le chantier du poste de santé, il se dit heureux de constater que le projet progresse et espère que l’infrastructure sera inaugurée d’ici juin prochain. Il a réitéré la volonté de son pays d’appuyer davantage cette région. « Nous sommes avec vous pour développer le Fouladou », a-t-il dit en guise de conclusion.

Poursuite de l’aide
Partout où il s’est rendu, Christophe Bigot a eu un accueil coloré et enthousiaste. Les populations du Fouladou ont salué l’appui de la France mais souhaitent encore plus d’aide dans la région. « Il faut nous aider encore dans la formation professionnelle afin que nos jeunes puissent trouver des emplois », lance Samba Kandé, premier adjoint au maire de Coumbacara. « Nous sommes contents pour la réalisation de ce centre de formation professionnelle. Nous remercions vivement la France. Nous sommes dans une zone pauvre. C’est pourquoi, nous sollicitons encore votre soutien et accompagnement », note, à son tour, Samba Baldé, le chef du village de Thiarap. Alpha Diallo, promoteur du lycée Mamadou Macky Diallo dans la commune de Kolda, abonde dans le même sens. « Nous avons encore besoin de l’aide pour équiper l’école et élargir nos locaux. Nous avons de la peine à obtenir des financements du fait que c’est une entreprise individuelle alors que nous faisons des missions d’intérêt général », souligne M. Diallo. Après Kolda, Christophe Bigot se rendra dans les régions de Sédhiou et de Ziguinchor.
Sénégal, un état de droit

Après avoir sillonné le Fouladou pendant deux jours, l’ambassadeur de France a rencontré la presse. Christophe Bigot dit avoir été sur le terrain rencontrer les Sénégalais, voir les projets financés par son pays, les difficultés quotidiennes des populations, les besoins et les moyens pour y répondre avec les instruments mis en œuvre par la France. « J’ai fait deux jours dans la région de Kolda. Avec la Sodagri, il y a ce projet de 30 milliards de FCfa pour développer l’agriculture et assurer la sécurité alimentaire», a-t-il rappelé à la presse.
M. Bigot a également évoqué les abris provisoires qui seront résorbés dans la Casamance grâce à l’Afd. Sur un autre point, le diplomate français soutient que le Sénégal est un état de droit, une démocratie, un modèle reconnu dans le monde.         
De nos envoyés spéciaux à Kolda  : Aliou KANDE (textes )
et Mbacké BA (photos)