Contrôle et surveillance des frontières : Le Sénégal et l’Union européenne inaugurent de nouveaux poste-frontières

 

Le gouvernement du Sénégal et l’Union européenne (UE) ont procédé cette semaine à l’inauguration de nouveaux postes frontières à Dembankané, Gourel Oumar Ly et Podor.Ces constructions sont exécutées dans le cadre du projet d’appui à la gestion des frontières financé par l’UE. Cette initiative vise à améliorer les capacités des services de l’Etat en charge, tels que la Police, la Gendarmerie, et les Douanes mais aussi les services phytosanitaires et vétérinaires notamment, pour d’une part entraver les passages illicites de trafiquants, terroristes ou autres criminels et d’autre part pour faciliter les passages licites des riverains des communautés transfrontalières et des commerçants.

Les cérémonies ont eu lieu en présence des hautes autorités locales et des autorités ayant fait le déplacement depuis Dakar tels que le Directeur de la Police de l’Air et des Frontières, le Commissaire Abdul WahabouSall, l’Inspecteur de l’Administration Territoriale et Centrale du Ministère de l’Intérieur et coordonnateur du projet, leGouverneur Amadou Dème et le Premier Conseiller de la Délégation de l’UE au Sénégal, M. Clemens Schroeter.

Cette inauguration intervient quelques mois après celle de spostes-frontières de Rosso, Diama, Dagana, Kidiraet Bakel et précède celle du nouveau poste de Barkewy.Au total, ce sont donc 9 postes qui ont été construits aux frontières avec la Mauritanie et le Mali.

Doté d’un budget de près de 2 milliards FCFA, le projet d’appui à la gestion des frontières est mis en œuvre par l’Organisation Internationale pour les Migrations avec le concours d’experts français et espagnols.Il est coordonné par le Ministère de l’Intérieur, en partenariat avec la Primature, le Ministère des Forces Armées, le Ministère de l’Economie et des Finances, le Ministère de la Santé et le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable.

Ce projet a vu le jour dans le sillon de l’adoption en 2012 de la stratégie nationale de gestion des frontières développée au travers d’une consultation entre toutes les parties prenantes sénégalaises avec l’appui de l’UE. Dans le même esprit, le projet cherche à promouvoir la gestion intégrée des frontières.

Ce concept né dans le cadre du processus de suppression des frontières physiques au sein du territoire de l’UE implique une collaboration et une coordination à quatre niveaux : entre le service à la frontière et l’administration centrale ; entre les différents services à la frontières ; avec les services transfrontaliers et à l’internationale. Une telle coopération au départ difficile du fait d’une habitude de travailler en silo permet à terme une utilisation optimale des différentes ressources pour une efficacité maximale dans la gestion, le contrôle et la surveillance des frontières.

Dans cette optique, les bâtiments construits ou réhabilités par ce projet de coopération prévoient la cohabitation des différents services de police, de douane, de gendarmerie et autre avec chacun un bureau et des quartiers d’habitation mais au sein d’un seul et même établissement.

Au-delà des infrastructures, le projet a également contribué à renforcer le contrôle et la surveillance des frontières au travers de la formation de plus de 250 agents sur base de nouvelles méthodologies et procédures d’opérations standardisées. Afin de rendre la coopération entre les autorités en charge de la gestion des frontières systématique et pleinement efficace, un accord de coopérationinterservice est en cours d’élaboration.

Par ailleurs, une série d’équipements ont été livrés pour contribuer à doter les services de sécurité en moyens nécessairement limités face à l’ampleur de la tâche. Au total, ce sont13 véhicules de type pick-up, 6 vedettes ainsi que d’autres matériels bureautiques et techniques,notamment 30 jumelles de vision nocturne et 30 boîtiers de contrôle de documents, qui ont été délivrés.

L’atteinte de ces objectifs est assortie de mesures telles que le développement de nouvelles méthodologies et procédures, la mise en place et la délivrance de nouvelles formations, ainsi que la fourniture d’équipement mobile, technique et bureautique.

Les autorités présentes ont mis l’accent sur la priorité pour le Sénégal de renforcer le contrôle et la surveillance de ses frontières « dans un contexte sous-régional marqué par le terrorisme, le crime organisé et les trafics en tout genre, notamment le trafic de migrants ». Antoine Gouzée de Harven,  représentant de l’UE à la cérémonie a déclaré : « dans un environnement où les menaces auxquelles le Sénégal doit faire face sont de plus en plus prégnantes, le pays doit se protéger en assurant un contrôle et une surveillance accrus de ses frontières tout en entravant le moins possible les mouvements licites nécessaire à sa population et à son commerce : c’est cette démarche que ce projet se donne pour objectif d’appuyer ».

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