Coopération transnationale : L’Union européenne s’engage dans la lutte contre les faux médicaments

Le Projet Répondre Efficacement à la Production et au Trafic de médicaments falsifiés (REPT) a organisé ce jour à Dakar, un atelier de réflexion sur le renforcement de la coopération nationale et internationale en matière de lutte contre les médicaments falsifiés. Le projet couvre le Sénégal, le Ghana, le Cameroun, la Jordanie et le Maroc.

Le projet REPT appuie la lutte contre la production et le trafic de médicaments falsifiés menée par les Etats bénéficiaires plus particulièrement les autorités judiciaires, les forces de l’ordre et les autres services de régulation. Il s’agit de répondre efficacement à ce phénomène en contribuant à l’établissement de cadres réglementaires appropriés et au renforcement des capacités dans le domaine de la santé, judiciaire et répressif. Les consommateurs sont également sensibilisés à titre préventif. Au regard de la dimension transrégionale du trafic, le projet a également pour objectif de renforcer la coopération internationale.

Financé à hauteur de 2 milliards 689 millions FCFA (4.1 millions d’euros) par l’Union européenne sur une durée de 3 ans (2014-2017), le projet est mis en œuvre par CIVIPOL, l’agence de coopération du ministère de l’Intérieur français et l’Agence italienne du médicament.

Appuyer la lutte contre la production et le trafic de médicaments falsifiés

L’atelier était animé par un représentant de la Douane française et de l’Office Central de lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique (OCLAESP). Après une présentation du phénomène criminel de la production et du trafic de médicaments falsifiés, des études de cas ont montrées la coopération transnationale à partir d’une enquête judiciaire ou d’une saisie douanière.

Représentant 10% du marché mondial et jusque 30% voire 60% pour les antipaludiques dans certains pays en développement et en particulier en Afrique de l’Ouest, les faux médicaments seraient responsables de la mort de quelques 700 000 personnes par an pour le traitement contre le paludisme et la tuberculose seulement. Si la plupart tuent en ne soignant pas du fait de l’absence de principe actif, certains tuent de par les éléments toxiques qu’ils contiennent. Outre ces effets directs, ils contribuent également à développer des résistances aux véritables médicaments du fait du sous-dosage.

Au Sénégal, le marché des faux médicaments était estimé à 12 milliards FCFA en 2012. Sans qu’un chiffre spécifique puisse être donné, son coût économique pour les entreprises et indirectement pour les Etats est de l’ordre de plusieurs milliards d’euros. Ce type de crime organisé est donc une véritable menace non seulement à la santé publique mais aussi au développement socio-économique.