DIASPORA : A QUOI SERVENT NOS CONSULATS ?

baye_diouf-770x470Nos compatriotes meurent beaucoup à l’étranger.Le phénomène n’est pas nouveau mais très médiatisé par les supports modernes de communication. A l’étranger on peut mourir de la guerre et surtout des risques pris pour traverser la mer et certains lieux dangereux.

Mais dans plusieurs cas nos compatriotes meurent par absence de protection,d’orientation et de garantie de leurs droits.

Pendant ce temps notre pays dépense des milliards de FCFA pour entretenir un personnel et des structures diplomatiques trés couteux. Il semble que l’objectif de nos représentations diplomatiques ne soit pas en réalité en direction de la diaspora sénégalaise.

Et c’est maintenant le moment de poser des questions sur l’utilité de nos consulats et sur ce que les émigrés devraient pouvoir attendre de nos administrations consulaires.

 

Inutile de faire la déscription actuelle du fonctionnement de ces hauts lieux de l’administration sénégalaise à l’étranger. Tous les émigrés vous diront que notre administration consulaire est statique et fonctione comme un simple bureau d’Etat Civil des petites villes ou de la banlieue de la capitale sénégalaise. Les consulats sont devenus un lieu de recasment d’un personnel politique sans formation et démuni de toute compétence pour venir en aide à nos nombreux concitoyens toujours confrontés à des problémes de survie dans leurs différents pays d’acceuil.

Et on oublie que “l’objectif premier d’une représentation consulaire est la protection et l’assistance à ses ressortissants”. Dixit Prof.Ibrahima Fall.

On dépense des milliards uniquement pour la fourniture de documents de passeports et d’autres documents adminsitratifs et parfois nos consulats le font mal.

 

Evidemment on ne peut parler de la gestion de nos consulats sans parler de l’absence au plus haut niveau d’une vraie politique de l’émigration et de gestion de la diaspora.Et pourtant tout le monde est d’accord pour considérer les sénégalais de l’extérieur comme une ressource prépondérante dans notre économie nationale et on ne comprend pas pourquoi tant d’hésitations et de manquements pour stimuler, protéger, assister et développer cette ressource.

 

A la place on préfère utiliser des mots et des termes pompeux comme le Fonds d’Assistance aux Emigrés ou le Fonds d’Assistance à l’Investissement des Emigrés, des fonds qu’on manipule et qu’on augmente ponctuellement pour se donner bonne conscience. Les émigrés ont besoin plus que des fonds,ils veulent des services consulaires efficaces qui les assistent, qui les informent, qui les guident, qui les protégent dans leur pays d’acceuil et aprés on pourra parler parler de financements ,d’investissements et il faudra le faire sérieusement et dans les règles de l’art surtout pas de saupoudrage.

COMMENT NOS CONSULATS DEVRAIENT ASSISTER LES SENEGALAIS ?

Pour prendre le cas de l’Italie,la première préoccupation de nos compatriotes est le permis de séjour délivré par les autorités italiennes.

Les modalités d’obtention de ce permis sont parfois difficiles et compliquées pour la majeure partie de nos compatriotes  étant d’un niveau de formation et d’alphabétisation trés faibles sans parler de la méconnaissance de la langue locale.Et à chaque fois qu’il existe une nouvelle loi de régularisation des clandestins les sénégalais deviennent des proies faciles pour les truands et autres trafiquants de documents adminsitratifs.Le Consulat Général de Milan ne fait rien pour informer et orienter son public et pendant la loi de régularisation de 2009 certains de ces truands avaient élu domicile tout prés du Consulat et bénéficiant de la complicité d’un haut fonctionnaire du consulat devenu leur rabatteur.

De par les accords avec notre pays, l’Office de l’Immigration de l’Italie permet à nos administrations consulaires d’intervenir et de s’enquérir auprés de ce bureau sur l’état des dossiers d’immigration réstés sans réponses et parfois bloqués pour de simples problémes bureaucratiques. Et rappelons que cet office rattaché à l’administration de la police italienne a toujours besoin de la collaboration de notre consulat pour des iter concernant nos concitoyens,une occasion pour aplanir et règler certains problémes administratifs que nos concitoyens livrés à eux seuls n’arrivent pas à solutionner.Ils font appel à des avocats en payant des fortunes. Notre Consulat n’intervient jamais pour assister la majorité de nos concitoyens et pourtant j’ai vu de mes propres yeux des agents du Consulat intervenir auprés de cet office pour leurs parents et amis et certains ont réglé des permis de séjour à leurs vieux parents du Sénégalais leur permettant de se soigner régulièrement dans les meilleurs hopitaux d’Italie.

Certaines associations de sénégalais comme celle de Brescia se substituent à notre Consulat et elles arrivent à régler beaucoup de problémes bénévolement au niveau des différents questures d’Italie.Et et dans ce travail elles ne sont point soutenues ni aidées par le Consulat.

L’Italie est un pays trés adminstratif et ne comprenant pas trés bien la langue italienne et les procédures de l’administration italienne plusieurs de nos compatriotes commettent des erreurs et des négligences qui leur coutent chères.Et pourquoi ne mettrait-on en place un Service d’Orientation et d’Information Administrativeauprés de nos consulats.Et pourtant au Sénégal le premier point de chute des italiens ayant à faire avec l’adminstration sénégalaise reste le Consulat Général de l’Italie à Dakar.

Les associations sénégalaises laiques et religieuses sont les premiers cadres de socialisation de nos compatriotes en Italie. Reconnues par l’admnistration italienne à travers les communes de leur siège social et pourtant ces associations n’ont aucun statut officiel auprés de nos consulats et de l’administration centrale sénégalaise.Nos diplomates aiment jouer avec le juridisme pour expliquer leur manquement et arguant du terme de territorialité pour pouvoir assister nos compatriotes dans la gestion de leur associations et pourtant à chaque fois qu’ils se trouvent dans des besoin d’affluence du public sénégalais lors de la visite d’une haute autorité sénégalaise en Italie,nos diplomates n’hésitent pas à se rabattre auprés des dirigeants associatifs. Et surtout les consulats bénéficient des soutiens détérminants des associations pour l’organisation des différentes éléctions politiques au niveau de la diaspora et le siège de l’Association des Sénégalais de Bergamo est utilisé comme bureaux de vote à l’occasion de ces échéances nationales. L’existence d’un Bureau du Registre des Associations Sénégalaises comme celà existe auprés de l’administration italienne devient une nécéssité à mettre en place auprés de nos adminsitrations consulaires.Et ces registres devraient etre mises en place dans un esprit de promotion de la diaspora et sans aucune manipulation politicienne et celà est une autre paire de manches. Gérer l’information est le point de départ du management et mettre en palce un systéme de gestion actif et dynamique de la diaspora à travers les structures organisées des émigrés, tel devrait etre l’objectif assigné à ce département consulaire.Les dirigeants des associations et des dahiras ne sont pas des concurrents et nos diplomates devraient cesser de les voir comme des tels mais comme des partenaires.

 

L’assistance le soutien administratif et juridique, le management associatif, la promotion culturelle,sportive et économique des émigrés dans leur pays de résidence, tout celà devrait détéminer l’architecture organisative de nos consulats et il faut commencer à mettre en place des locaux adéquats, des moyens modernes de communication, des outils et procédures de gestion orientés au service des émigrés. Et pour celà des ressources humaines compétentes et efficaces dans nos consulats…

BAYE DIOUF