Malgré une ultime tentative pour empêcher son expulsion, Aly Diawara a bien décollé de l’aéroport Roissy – Charles-de-Gaule ce mercredi 15 janvier 2020, à destination de la Guinée Conakry.
Les recours n’y auront rien fait ! La décision d’expulser d’Aly Diawara, Guinéen installé à Nazelles-Négron avec sa compagne Ingrid Berthet, enceinte de six mois (ils devaient se marier dans les prochains mois), a été mise à exécution ce mercredi 15 janvier 2020, a confirmé vers 16 h un des soutiens du jeune Guinéen.
Une décision non conforme aux règles de droit – selon Catherine Lison-Croze, avocate et vice-présidente de la Ligue des Droits de l’Homme d’Indre-et-Loire –, du fait d’une notification effectuée hors délais fin novembre et avec des conséquences humaines dont on mesure aujourd’hui la portée.
« A sa descente d’avion en Guinée, il est possible qu’Aly soit attendu par les autorités de police », indique Muriel El Kolli, une proche de Chrétiens migrants. « Simplement parce qu’il est expulsé alors qu’il n’a rien fait de mal. »
Elle qui attendait « juste un petit geste de bienveillance » à l’égard de ce débouté du droit d’asile intégré socialement et sportivement à Amboise, semble épuisée. Dépitée.
Même si elle a pris contact avec une association humanitaire là-bas pour s’assurer du sort du jeune homme, elle déplore cette décision prise dans l’urgence.
Ce n’est qu’hier en effet que l’information sur la date de l’expulsion d’Aly Diawara a filtré. Relayée par sa compagne Ingrid Berthet et la présidente des Bienveilleurs 44 à Nantes, Mélina Chenu-Kohler. Trop tard pour mobiliser beaucoup de monde.
« Bonjour ! Départ vol [ce mercredi] à 13 h 35 Paris Charles de Gaule AF0748 confirmé. Aly est à l’aéroport. Help Paris ! Soutenons Aly et Ingrid Berthet. »
Un appel qui n’aura donc pas modifié le cours des choses.
Conduit au centre de rétention administrative de Rennes fin novembre, Aly Diawara a certes bénéficié d’un sursis du fait de la mobilisation, mais a finalement été pris place à bord du vol AF0748 à la mi-journée.
Un vol sans retour à court et moyen terme, Aly ayant été interdit de territoire pendant deux ans.