Des milliers de jeunes ont érigé des barricades et brûlé des pneus lundi dans les rues de la capitale guinéenne Conakry, transformée en « ville morte » à l’appel des enseignants, d’un syndicat et de l’opposition qui dénoncent des fraudes lors des récentes élections, a constaté un correspondant de l’AFP.
Dans un climat social et politique déjà tendu, le principal parti de l’opposition, l’UFDG de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, avait appelé vendredi à faire de ce lundi une journée « ville morte » à Conakry pour protester contre « la fraude électorale à grande échelle organisée par le gouvernement » lors des élections locales du 4 février.
« Si nous ne sommes pas entendus, nous allons étendre ces manifestations à toutes les villes de la Guinée dans les prochains jours », a prévenu le parti de M. Diallo, arrivé en deuxième position derrière le RPG, la formation du président Alpha Condé, lors d’un scrutin suivi par des violences post-électorales qui ont fait une dizaine de morts.
Des voitures ont été caillassées et un bus de transport en commun appartenant à un propriétaire privé incendié à Matoto, dans le sud de la capitale. Des troubles se sont aussi déroulés dans des quartiers de la capitale guinéenne traditionnellement hostiles au régime comme Cosa, Bambéto ou Wanidara, où tous les commerces étaient fermés.
Issa NABE