La lettre de SEM Olivier Serot Almeras  Consul général de France : « UN CONSULAT POUR VOUS »

Aux premières gouttes, nous nous étions quittés sur une note électorale. Très peu de paroles vraies étant échangées chaque jour, autant je crois hiverner sur un autre air.

Je veux, a dit notre ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, devant les ambassadeurs réunis à Paris, que les Français comprennent notre action, je veux qu’ils soient fiers de leur diplomatie, je veux qu’ils soient convaincus qu’elle défend avec efficacité leurs intérêts, leurs valeurs et leurs aspirations.
Sur la corniche de la rentrée je fais écho à ce message de sagesse et d’ambition : il s’impose évidemment à notre diplomatie consulaire, qui ne trouve son sens que dans l’accueil et la proximité. On dit un peu tout et son contraire sur ce que fait un consulat, son contraire surtout à dire vrai, à quoi se distingue immédiatement des autres peuples, le Français : il aime ne pas aimer son administration. Il fait mine bien entendu. Notre communauté est belle ainsi, exigeante, sensible et vivante. Tenez, sait-on-que chaque jour, deux bébés français naissent au Sénégal et sont déclarés dans les murs de notre mairie consulaire ? 

Chaque jour nous recevons à Dakar et dans notre dizaine d’agences consulaires plus d’une centaine de personnes : impossible de retrouver votre passeport au milieu de vos socquettes (trois heures avant votre vol) ? Besoin de faire établir (généralement pour la veille) un acte notarié ? Envie (incompressible) de vous défouler contre l’Etat parce que l’eau de votre chambre d’hôtel ne coule pas chaud (sic) ? Votre consulat vous offre non seulement une oreille attentive, mais des réponses concrètes et une assistance, morale toujours, financière le cas échéant. Nous sommes sur le pont 24/24 pour les urgences (urgentes s’entend), c’est notre mission. Il y a tous ceux aussi qui ne peuvent pas se déplacer, ils sont nombreux et à la rencontre desquels nous allons, les plus démunis, les plus éloignés, les détenus, les mourants, il en va de l’âme de la ‘protection consulaire’.

Sait-on aussi que l’enveloppe que nous consacrons ici à l’aide à la scolarité des enfants français, est sans égale dans le monde ? Au Sénégal, en Gambie et au Cap vert, la France finance, dans les établissements rattachés au réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, les études de plus de 2.000 élèves, y engageant près de 6 millions d’euros par an. C’est considérable, c’est fragile aussi. D’où la nécessité que cette aide profite à celles et ceux qui vraiment, en ont besoin.

Ce que l’on sait bien en revanche, pour l’avoir tous fredonné à l’envi, c’est qu’il ne faut pas croire ce que disent les journaux : jamais notre politique en matière de visas n’a été aussi dynamique et ouverte qu’actuellement. Cet été, à un rythme fou, ce sont plus de 300 dossiers par jour qui ont été traités par nos équipes, bien souvent dans l’urgence de la dernière heure. Nous avons amorcé un gros effort pour octroyer des visas de longue durée aux grands voyageurs : il sera amplifié. Jamais non plus autant de jeunes Sénégalais ne seront partis étudier en France que cette année : 2900 -contre 1250 il y a deux ans- auront rejoint cet été nos universités et nos grandes écoles. 

Si nos lignes téléphoniques sont saturées, ok ça arrive j’en conviens, écrivez-nous un mail de trois lignes, cela facilitera grandement vos démarches. Ne restez pas ronchons face à l’administration, les solutions, nous les avons. Quelle que soit votre question, une adresse est à votre disposition : cad-dakar-fslt@diplomatie.gouv.fr (bénissons-en l’inventeur, délice incomparable des acronymes les plus abscons !). Toute question vaut réponse -et vite, j’y veille, plus encore, quoi qu’on dît, que le ferait toute mairie ou préfecture. Vous avez un projet, une idée, une initiative à faire vivre, nous sommes aussi là pour la relayer.
Septembre nous galvanise de ses teintes. Il n’est que de relire les (admirables) Lettres d’hivernage de Senghor, ‘la lumière est-elle encore si légère en ton pays limpide’. 
Octobre, ensuite, tiendra sa revanche. J’inviterai alors, soyons fous, à palabrer autour d’une bonne bouteille, les 100 derniers inscrits au consulat : on ne dira jamais assez l’importance et l’utilité de s’inscrire sur les registres consulaires, passez-vous le mot. Vous connaître, c’est pouvoir vous joindre, échanger et communiquer, y compris en éventuelle situation de crise.

Mais laissons d’abord la pluie comme un bonheur simple faire lever les nouvelles récoltes d’une rentrée qu’à toutes et tous – je pense surtout aux nouveaux arrivants : qu’ils se sentent accueillis, qu’il viennent toquer à notre porte ! – et en y englobant nos élus et nos associations, je souhaite pleine d’enthousiasme.

Olivier Serot Almeras
Consul général de France
lepetitjournal