La Tunisie, pays invité d’honneur de la 13 ème édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art)

Une délégation de la Tunisie, pays invité d’honneur de la 13 ème édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art), prévue du 3 mai au 2 juin prochain, est à Dakar pour une visite de prospection de deux jours (mardi et mercredi), a appris l’APS, mercredi.
« Nous sommes venus pour prospecter par rapport au lieu de l’exposition des artistes tunisiens et à la scénographie. Notre ambassade nous a bien accueillis et le personnel de la Biennale nous a facilités la tâche », a indiqué la commissaire de l’exposition, Rachida Triki lors d’une rencontre avec la presse.
Elle est accompagnée de la directrice des Arts plastiques du ministère des Affaires culturelles de la Tunisie, Jeddi Rabaa, du secrétaire général de l’Union des artistes plasticiens tunisiens, Ghasallah Wissem et de l’artiste photographe Mouna Jemal Siala.
Selon la commissaire, quinze artistes contemporains tunisiens en majorité des jeunes et « une parité respectée » participeront à l’exposition de la Tunisie à la biennale de Dakar sur le thème : « Tenir la route ».
« (…), cela fait 7 ans que nous avons vécu une révolution réelle au niveau social et politique. Et la scène artistique a été fortement touchée, d’ailleurs un débat constitutionnel est en cours sur le sens de l’orientation de la place que la Tunisie doit se donner dans le monde » a dit Mme Triki.

Elle a ajouté que la réflexion est aussi menée par rapport aux problèmes que la Tunisie rencontre dans cette nouvelle mutation et l’idée est effectivement comment « Tenir la route » dans ce monde.

Elle a estimé que « les artistes tunisiens contemporains sont des créateurs qui sont, depuis la révolution, dans une phase de prise de conscience citoyenne très forte ».
« Ils participent à ce processus de tenir la route, malgré toutes les formes de contre-révolutions, de mener à bien cette mutation démocratique et de défendre les libertés de créations, toutes formes de libertés », a-t-elle poursuivi.
La Tunisie, a poursuivi Mme Triki, est dans « cette recherche, non pas d’une identité, mais d’une évolution, une mutation qui permette à l’artiste d’être acteur social et économique, acteur du changement constitutionnel ».
Les questions du statut de l’artiste et des droits d’auteurs, notamment du droit de suite propre aux arts plastiques inscrites au symposium de la 13ème biennale de l’art africain contemporain de Dakar sont aussi d’actualité en Tunisie, selon la délégation tunisienne.
Ainsi, a souligné Rachida Triki, « des propositions intéressantes seront faites lors de cette exposition avec des œuvres engagées, critiques, qui mettent en avant des formes de résistance, tirent la sonnette d’alarme, et montrent la pérennité de valeurs propres à la Tunisie ».
Elles seront déclinées dans une variété de supports : installations, photographies, peintures, sculptures, gravures.
« Vous verrez dans cette exposition une vision de la pratique artistique contemporaine en Tunisie, ce sera une sorte de miroir de ce qui se passe sur la scène artistique actuellement » a dit la commissaire de l’exposition Tunisienne.
Le thème retenu pour cette édition 2018 du Dak’art est : « L’heure rouge ». Soixante-quinze artistes de 33 pays sont sélectionnés dans l’Exposition internationale ou le « IN ».