Le mouvement dénommé « Le Sénégal en marche » pour promouvoir les droits des albinos

Un mouvement dénommé « Le Sénégal en marche » a été lancé mercredi à Dakar, à l’initiative du président de l’Association nationale des albinos du Sénégal, Ahmadou Bamba Diop, dont l’ambition est de contribuer, par ce biais, à promouvoir davantage les droits des personnes atteintes d’albinisme.
Le mouvement a été lancé à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme, avec le soutien du ministère de la Santé et de l’Action sociale.Son but est d’arriver à une meilleure présence des albinos dans les instances de prise de décision, « là où les programmes sont ficelés (…), pour que, dans les jours à venir, les personnes atteintes d’albinisme puissent intégrer ces organes de décision » et influer sur les programmes qui seront mis à la disposition des couches « les plus défavorisées » de la population, a expliqué Ahmadou Bamba Diop.

« Partout dans le monde, et au Sénégal en particulier, les personnes atteintes d’albinisme sont confrontées à des problèmes sanitaires, d’intégration et d’insertion socioéconomique », a-t-il souligné.

Le président de l’Association nationale des albinos du Sénégal appelle les pouvoirs publics sénégalais à s’inspirer des exemples du Kenya et de l’Afrique du Sud, deux pays dans lesquels, selon lui, « un budget global » annuel est voté au profit des personnes atteintes d’albinisme.

Il précise que dans le cas du Kenya, le budget mis à la disposition des albinos permet de leur assurer une bonne prise en charge médicale et d’améliorer leurs conditions d’existence.

Au Sénégal, a déploré M. Diop, seuls « 262 albinos » bénéficient d’une carte d’égalité des chances, un système de protection sociale offrant aux personnes handicapées des services sociaux, notamment dans les domaines de la santé et des transports.

De même, seul un albinos sur trois bénéficie au Sénégal d’une bourse de sécurité familiale, dont le programme a été lancé par l’Etat pour réduire l’extrême pauvreté et favoriser le développement du capital humain des ménages pauvres et vulnérables.

Or, fait valoir Ahmadou Bamba Diop, les 25.000 francs CFA offerts tous les trois mois aux bénéficiaires des bourses de sécurité familiale peuvent aider les albinos à s’approvisionner en crème solaire, un produit leur permettant de se protéger du soleil.

Le président de l’Association nationale des albinos du Sénégal demande aussi aux autorités de prendre les dispositions nécessaires pour protéger les personnes atteintes d’albinisme contre « les malfaiteurs ». Il fait allusion aux personnes s’adonnant aux enlèvements d’albinos pour les mutiler et se servir de leurs organes pour faire des sacrifices.