L’histoire appartient au Peuple, c’est lui qui la fait et au Sénégal, l’histoire est en marche

Le Sénégal qui était chanté partout à travers le monde comme étant le premier de la cordée en matière de démocratie, de stabilité et de paix a surpris son monde avec des événements d’une rare violence qui ont fait plus d’une dizaine de morts, plusieurs blessés et des centaines d’arrestations.  

Gouverner c’est prévoir dit-on, je dirai BIEN gouverner c’est prévoir et ne rien prévoir c’est courir à sa perte.

L’ampleur de ces manifestations n’a jamais été prévue ni par l’Etat du Sénégal, ni par les populations, encore moins par l’opposition. Bien que le président Macky Sall semblait bien maîtriser la situation, est-ce qu’il gouvernait BIEN ? Est-ce bien gouverner que de réduire son opposition à sa plus simple expression ? Est-ce bien gouverner que d’affaiblir tous les corps intermédiaires ? Est-ce bien gouverner que de concentrer tous les pouvoirs en ses seules mains ? Est-ce bien gouverner que de garantir l’impunité à son entourage et de brimer tout le reste ? Enfin, est-ce bien gouverner c’est de vivre dans l’opulence avec ses affidés et de laisser la population tirer la queue du diable ?

Un bon président dit-on, c’est d’abord une personne passionnée au service de son pays, il doit être attentif, respectueux et soucieux du bien-être de la population. C’est quelqu’un qui porte une vision et qui donne espoir pour le futur de son pays ? C’est quelqu’un qui a confiance en lui et qui inspire confiance. Mais souvent comme presque partout en Afrique, le président élu démocratiquement se transforme aussitôt en monarque aux pouvoirs absolus et «tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser et il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites».

La démocratie pourtant, est un régime politique dans lequel le peuple décide. C’est lui qui est la source du pouvoir politique et de sa légitimité. Aujourd’hui, d’une part on peut se poser la question de la légitimité du président Sall, même s’il est légalement élu et d’autre part, la Constitution sénégalaise en son article 27 dit très clairement que «nul ne peut exercer plus de deux mandats  successifs». Ainsi, soit son illégitimité pourrait le pousser à la démission ou forcément il partira au terme de son mandat en 2024.

MAIS QUI POUR LE REMPLACER ?

En qui reconnaît-on aujourd’hui le meilleur profil pour le remplacer ? Est-ce une question de qualité humaine, de parcours professionnel, de niveau d’instruction ? Ou uniquement c’est être la bonne personne à la bonne place au bon moment ? Voilà des questions qui nécessitent des réponses urgentes car 2024 c’est demain et tout est urgence au Sénégal. Il n’y a plus de temps pour faire des réglages, nous avons besoin d’un président et d’une équipe gouvernementale opérationnelle dès le premier jour d’investiture.

L’inventaire du personnel politique qui prétend à cette station nous montre qu’il y’en a qui se sont disqualifiés d’eux-mêmes à cause de leur reniement qui leur a fait perdre toute confiance de la population. Il y’en a d’autres qui n’ont pas peut-être encore, l’expérience de porter cette charge trop lourde et d’autres enfin seraient incapables de réunifier à nouveau le Peuple sénégalais à cause de leur radicalisme et un président a besoin de l’adhésion de toute sa population pour réussir car, gouverner un pays impose certains choix qui peuvent être incompris et donc pas accepter par les citoyens.

Il nous faut aujourd’hui un Homme d’Etat dans le sens noble du terme, un Homme consensuel capable de recoller les fractures sociales encore plus visibles avec ces manifestations, un Homme qui a de la pratique et de l’expérience de l’Etat, un Homme qui a de l’éthique, de la morale, qui ne fait pas de la politique pour uniquement s’enrichir.

Nous n’avons plus besoin d’un génie politicien, ni d’un Homme fort, nous avons plutôt besoin d’avoir des Institutions fortes, une opposition représentative, la garantie de toutes les libertés énumérées par la Constitution en son article 8. Le Sénégal a besoin d’un Homme qui met en avant nos coutumes, nos croyances et nos religions et non pas un président qui se laisse envahir par la vague de ce nouvel ordre mondial qui veut détruire les Nations et la diversité des civilisations et instaurer une gouvernance mondiale où certainement le Sénégal n’aurait aucune influence.

Un bon analyste, selon moi, doit allier les qualités d’intelligence et d’impartialité à un esprit aigu d’analyse et de synthèse, une indépendance de caractère et une totale objectivité d’appréciation.

Mais peut-on toujours être objectif lorsqu’on est militant ? Est-ce qu’être militant empêche de faire des choix objectifs en politique ?

Je ne sépare pas le militantisme de l’objectivisme. Militer, c’est s’engager collectivement pour une cause et quelle meilleure cause que celle de faire de son pays un endroit où il fait bon vivre ?

Il n’a jamais existé, il n’existerait jamais une grande démocratie et un pays développé sans un bon président. Le président est à la République ce que l’âme est au corps.

Il est toujours dit que les Sénégalais savent sanctionner leurs présidents, mais ils ne savent pas élire un président.

Pour 2024, essayons d’élire le meilleur président. Mais qui est-ce ?

Ibrahima Wade