Meurtre d’Abdoulaye Baldé en Libye : Le corps enterré sur place, faute de soutien des autorités sénégalaises

La famille du jeune Abdoulaye Baldé, assassiné mardi dernier sur son lieu de travail en Libye, est très remontée contre les autorités sénégalaises. Le Sénégalais de 28 ans, employé dans une station service, est tombé sous les balles d’un citoyen libyen qui reprochait au « noir » qu’il était d’oser lui répondre.
A la douleur de perdre un être cher, celle de ne pouvoir l’enterrer dignement dans sa terre d’origine irrite les proches d’Abdoulaye Baldé, qui ont joint Seneweb ce samedi matin. En effet, les autorités libyennes qui devaient restituer le corps à ses proches en Libye, après l’autopsie, ont finalement été contraintes de l’inhumer sur place faute de pouvoir le conserver pour des raisons liées au courant électrique, renseigne Bambé Boiro, frère d’Abdoulaye Baldé.
« Faute d’assistance de l’Etat du Sénégal, l’enterrement a pu être fait sur place hier. La famille a été très déçue. C’est une négligence de la diplomatie sénégalaise », condamne, amer, Bambé Boiro au bout du fil. Il dit interpeller le président de la République Macky Sall, le ministre des Affaires étrangères Amadou Bâ et leur demande d’ « intervenir pour que justice soit faire le plus vite possible ».
Pour rappel, le jour du drame, vers l’aube, une altercation verbale oppose le jeune employé à un citoyen libyen qui l’a interpellé sur les tarifs du carburant. Baldé lui explique que ce n’est pas lui, mais son employeur qui fixe les tarifs. Suffisant pour que son vis-à-vis, très en colère, dégaine son arme à feu et vide son chargeur sur lui.
Célibataire, sans femme ni enfant, Abdoulaye Baldé, émigré depuis 4 ans était originaire de la commune de Guiréyéro Bocar dans le département Kolda, arrondissement de Dioulacolon. Après le décès de son père et de sa mère, il vivait avec son frère Idrissa Baldé à Kolda (Sud) avant d’émigrer en Libye.
La dépouille, attendue par ses proches au Sénégal, restera finalement en Libye où Abdoulaye Baldé a été inhumé ce vendredi 11 septembre, vers 9 h au quartier Gadrou, à Saba.