L’ESSENTIEL – Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affronteront lors du second tour de l’élection présidentielle 2017, dans deux semaines. Les résultats du premier tour de l’élection donnent le candidat d’En Marche en tête, avec une légère avance sur son adversaire du FN. François Fillon et Jean-Luc Mélenchon se disputent la troisième position. Voici ce qu’il faut retenir de ce premier tour de l’élection présidentielle :
La bataille pour le second tour de la présidentielle démarre lundi entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, en position de favori, après le « big bang » de dimanche qui a vu l’élimination du PS et des Républicains.
Les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle française donnent le leader d’En Marche, Emmanuel Macron, vainqueur à 23,75%. Marine Le Pen du Front national le suit à 21,53%. François Fillon finit en troisième position avec 19,91% des suffrages récoltés, tandis que Jean-Luc Mélenchon de la France insoumise le talonne, à 19,64% des voix exprimées.
Le parti socialiste, avec Benoit Hamon, s’effondre à 6,35%.
Sous la barre des 5%, et donc du remboursement des frais de campagne, Nicolas Dupont-Aignant de Debout la France, a reçu le vote de 4,72% des électeurs. Jean Lasalle est crédité de 1,21% des voix et Philippe Poutou de 1,1% des suffrages exprimés.
François Asselineau, Nathalie Arthaud et Jacques Cheminade ne dépassent pas le pour cent.
Le taux de participation a atteint 78,69%, contre 80,42% lors du premier tour du scrutin présidentiel de 2012.
Un second tour Macron-Le Pen
Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affronteront au second tour de l’élection présidentielle, selon les premières estimations du premier tour publiées dimanche soir qui placent le candidat d’En Marche en tête, devant la candidate FN, puis, au coude-à-coude, Jean-Luc Mélenchon et François Fillon.
Favori de ce duel final, l’ancien ministre de l’Economie vire en tête, devant la candidate FN, selon les estimations des instituts Ipsos, Harris Interactive et Elabe.
Selon ces mêmes estimations, au terme d’un match à quatre serré, le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon et François Fillon sont éliminés, au coude-à-coude pour la troisième place. Très loin derrière vient le candidat socialiste Benoît Hamon, qui totalise 6,2%.
Ce scénario Macron-Le Pen rebat les cartes de la politique française: c’est la première fois sous la Ve République que la droite est absente du second tour, et la première fois qu’aucun des deux grands partis qui ont dominé la vie électorale depuis près d’un demi-siècle, Les Républicains (LR) et le Parti socialiste, n’y est présent.
Jamais élu, Emmanuel Macron est désormais en bonne position pour emporter le scrutin suprême le 7 mai et devenir, à 39 ans, le plus jeune président de la République de l’Histoire, devant Louis-Napoléon Bonaparte.
Face à lui se dresse la candidate du Front national, qui réédite la performance de son père en 2002 en accédant au second tour, sans toutefois arriver en tête comme elle l’a longtemps espéré.
Mais il ne s’agit cette fois pas d’une surprise: sa qualification au second tour était prédite par tous les sondages sans exception depuis 2013.
Quand les sondeurs anticipaient une abstention record, le scrutin a mobilisé: le taux de participation, en baisse d’un point seulement à 17H00, devrait avoisiner 78 à 81%, selon les estimations des instituts (79,5% en 2012).
Les estimations de résultats des instituts sont toutefois moins certaines que lors des précédents scrutins, car le temps imparti pour les réaliser a été réduit avec la fermeture des premiers bureaux de vote à 19H00, au lieu de 18H00.
Vainqueur triomphal de la primaire de droite, M. Fillon a été grandement fragilisé par les affaires judiciaires, après la révélation fin janvier par Le Canard enchaîné de l’emploi soupçonné fictif de son épouse comme collaboratrice parlementaire, pour lequel la justice l’a mis en examen.
Election hors norme
Quatrième homme en 2012, avec 11,10% des voix, Jean-Luc Mélenchon pulvérise son score pour atteindre 19,7%, principalement au détriment de Benoît Hamon, frondeur socialiste désigné lors d’une primaire face à l’ancien Premier ministre sortant Manuel Valls.
Mais il échoue au troisième rang, place maudite de l’élection. Quant à Benoît Hamon, il crève le plancher du score éliminatoire de Lionel Jospin en 2002 (16,18%), et fait même le pire score d’un candidat socialiste depuis Gaston Defferre en 1969 (5,01%).
Cette 10e élection présidentielle au suffrage universel de la Ve République est hors normes à plus d’un titre: un président sortant François Hollande pas en mesure de se représenter, une première depuis la mort en fonction de Georges Pompidou en 1974; élimination des favoris Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Manuel Valls, lors des primaires; match serré dans la dernière ligne droite entre quatre candidats; contexte de menace terroriste, avec un scrutin sous état d’urgence, instauré après les attentats de novembre 2015.
La mort jeudi soir d’un policier sur les Champs-Elysées porte à 239 le nombre de victimes d’attentats en France depuis l’attaque contre Charlie Hebdo en janvier 2015.
Cet attentat a bouleversé la fin de la campagne, la plupart des candidats annulant leurs derniers déplacements. Un hommage national au policier assassiné aura lieu mardi.