Chronique du journaliste Bader : Signature des Ape, le Président Macky risque le Pse

BADERDès son accession au pouvoir et malgré le fait d’avoir vu le jour après l’indépendance, le Président Macky Sall avait commencé par restaurer les privilèges que la France avait perdus sous son prédécesseur Me Wade, qui n’avait même pas hésité à déloger l’armée française du site de Bel Air, qu’elle occupait à Dakar depuis le temps colonial. Ainsi a-t-il réinstallé et favorisé les multinationales du pays de Marianne comme Bolloré, Total, Eiffage, la Sgbs et Necotrans, etc.

A présent, le président Macky s’apprête à faire porter au Sénégal « la camisole de force » qu’avait refusée Me Abdoulaye Wade en 2007 : signer les Accords de partenariat économique (Ape) avec l’Union européenne. Son ministre de l’Economie l’a déclaré devant un parterre de 700 invités. «Le Sénégal va signer les Ape », a déclaré Amadou Bâ. Un acte prévu d’ici le mois d’Octobre prochain, a-t-il projeté. Une signature qui risque d’être dommageable pour notre économie. Car avec les Ape, le Sénégal  perdra 75% de ses droits de douane sur les produits importés d’Europe ; ceci sur un délai de vingt ans ! Or ce sont avec les taxes et impôts qu’on paye les fonctionnaires, assure le coûteux fonctionnement des différents démembrements de l’Etat, qui fait des projections d’investissement et d’emprunt sur leurs bases. En conséquence avec la signature des Ape, l’Etat sera obligé de faire davantage des ponctions lombaires sur le dos du peuple, déjà trop saigné, et les entreprises privées, également en très mauvaise posture économique.

Et puis, quand on regarde dans le rétroviseur, les faits sont là : si l’Europe était dans les dispositions d’accompagner le développement de l’Afrique, le continent ne s’enfoncerait pas chaque année qui arrive dans la paupérisation et toutes sortes de guerres et autres fléaux, après un demi-siècle « d’indépendance ». C’est donc dire que l’effectivité des Ape plongera davantage notre pays dans la dépendance et compromettra le « Plan Sénégal émergent », que lui chante son actuel président de la République, puisqu’ils plomberont même le secteur du pétrole, de l’agriculture, de l’aviculture, des Btp et services, entre autres activités et ressources ; ceci, même si l’Europe miroite à l’Afrique bien des compensations. Le Président Sall semble oublier que les Etats n’ont pas d’amis, mais des intérêts ; et que pour s’émanciper, il faut, d’abord et surtout, « compter sur ses propres forces ». 
Alioune Badara DIALLO