Cette décision intervient en pleine controverse après la mort, dans la nuit de samedi à dimanche, de plusieurs dizaines de migrants, en majorité des Tunisiens, au large de Kerkennah. Toutefois, le texte officiel ne fournit aucune précision sur le motif de ce limogeage.
Selon des sources proches du gouvernement interrogées par l’AFP, ce limogeage était attendu après le drame de Kerkennah, l’un des pires depuis le début de l’année avec un bilan d’au moins 66 migrants morts noyés.
Un mal-être persistant
Mercredi matin, Lotfi Brahem avait décidé de limoger des responsables sécuritaires, sur la base d' »investigations préliminaires », faisant apparaître qu’ils avaient failli à leur devoir, « de façon directe ou indirecte », dans le cadre de ce naufrage, selon le ministère de l’Intérieur.
Ce sont, au total, dix responsable de la sûreté nationale et de la garde nationale (gendarmerie) qui ont été limogés, dont les directeurs de la sûreté nationale et de l’unité des garde-côtes de Kerkennah, ainsi que celui de la garde nationale à Sfax.
Des Tunisiens tentent régulièrement de traverser la Méditerranée, en direction de l’Italie, à la recherche d’un avenir meilleur. Selon des ONG, cela traduit un mal-être persistant chez les jeunes, très touchés par le chômage. En mars, 120 personnes, en majorité des Tunisiens, tentant de rejoindre clandestinement les côtes italiennes, avaient été secourues par la marine tunisienne.
Avec AFP