Le nombre de migrants arrivant sur les côtes italiennes ne faiblit pas depuis deux ans. Ces six derniers mois, 70 930 sont arrivés en Italie, a annoncé, samedi 2 juillet, le ministère italien de l’Intérieur. La plupart des nouveaux arrivants viennent d’Afrique de l’Ouest ou bien de la Corne de l’Afrique.
Des milliers de personnes arrivent encore au large des côtes italiennes. Rien que la semaine dernière, plus de 10 000 personnes ont été secourues par les garde-côtes. Ces migrants étaient à la dérive dans des canots pneumatiques au large de la Libye.
Ces traversées sont souvent mortelles. Jeudi, dix femmes sont mortes noyées. Elles étaient sur un canot avec une centaine de personnes à bord. Les survivants ont été secourus par la marine italienne.
Ainsi, ce sont plus de 10 000 personnes qui s’ajoutent aux 71 000 migrants recensés, pour ce premier semestre 2016.
Et si on s’intéresse à la provenance de ces personnes, on remarque que presque toutes viennent d’Afrique sub-saharienne. En majorité, elles viennent de l’Afrique de l’Ouest, notamment de Gambie, Côte d’Ivoire, Guinée, Sénégal ou encore Mali. Un grand nombre vient aussi du Nigeria et de l’Erythrée.
D’après les chiffres du gouvernement italien, parmi tous ces nouveaux migrants recensés, plus de 8 500 sont mineurs et ces jeunes ont fait la traversée seuls.
La seule différence par rapport aux années précédentes, c’est que les migrants restent en Italie. Peu d’entre eux poursuivent leur route vers le nord de l’Europe à cause des mesures restrictives prises par les pays européens.
Depuis 2014, plus de 10 000 migrants sont morts en Méditerranée en essayant de venir en Europe dont plus de 2 800, depuis le début de cette année 2016, a indiqué, début juin, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
■ Des migrations aux raisons multiples
D’après les autorités italiennes la plupart des personnes recensées viennent d’Afrique de l’Ouest. Quelles sont les raisons qui les poussent à tenter leur chance en Europe ? Eléments de réponse avec François Gemenne, chercheur en sciences politiques, spécialiste des flux migratoires à l’université de Liège et de Versailles.
rfi