Après la Suède, l’ex ministre de l’Intérieur gambien demande l’asile en Espagne à cause de  » Dublin »

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Après avoir fui Banjul, abandonnant son portefeuille gouvernemental stratégique, l’ancien ministre de l’Intérieur gambien Ousmane Sonko n’a pas réussi à obtenir l’asile politique en Suède où il s’est réfugié en septembre dernier. EnQuête tient de sources diplomatiques sûres qu’Ousmane Sonko a été renvoyé en Espagne, après que sa demande de protection a été refusée par les autorités suédoises.

Ministre de l’Intérieur et connu pour être le plus fidèle confident et collaborateur du leader gambien, Ousmane Sonko s’est enfui de la Gambie, après avoir été limogé du poste qui faisait de lui le bras armé de la répression du régime dictatorial de Yahya Jammeh. Car, faut-il le rappeler, le président Yahya Jammeh a promis d’inculper et de poursuivre en justice tout membre démis de son gouvernement. Baye Fall autoproclamé de Yahya Jammeh, Ousmane Sonko, réputé pour son implication directe par la supervision des exécutions sommaires, des enlèvements, ainsi que de la détention forcée des opposants politiques, des journalistes et des activistes des droits l’Homme, a pris peur et n’a pas attendu que les clés de la Prison Mile Two se referment sur lui.

Il est allé se terrer en Suède, un pays où il y a une forte communauté d’activistes gambiens. Mais là-bas, l’ex-ministre a très vite été rattrapé par son passé. Les Gambiens de la diaspora ont en effet inondé les autorités suédoises de témoignages audio et de documents fournis par des éléments en fuite de l’unité des tueurs de Jammeh, les « Junglers », ainsi que des anciens membres de la garde présidentielle de Jammeh et des renseignements de la NIA impliqués dans les actes les plus vicieux et inhumains commis sous la supervision présumée d’Ousmane Sonko.

Dans l’une de ces vidéos envoyées aux autorités suédoises, datant de moins de deux mois, Ousmane Sonko menace de sévir contre toute manifestation d’opposants en Gambie, avertissant qu’il enverrait les forces de sécurité les réprimer violemment. « Si l’examen de votre demande révèle que vous êtes un criminel de guerre, ou que vous avez commis des crimes contre l’humanité ou d’autres fautes pénales graves, ou si vous êtes une menace pour la sécurité nationale, vous n’aurez pas l’asile en Suède »,  informe une source des services de l’immigration suédoise. En conséquence, Ousmane Sonko a été renvoyé en Espagne, son premier point de chute dans l’espace Schengen.