Une attaque terroriste a visé une boite de nuit d’Istanbul dans la nuit du Réveillon. Au moins 39 personnes sont mortes, dont 15 étrangers. Parmi les victimes, une Franco-tunisienne et son époux tunisien ont été tués, dimanche.
Dimanche, vers 1h15 heure locale, un homme a ouvert le feu dans une boite de nuit d’Istanbul, la Reina, la plus huppée des discothèques de la ville.
Pour y entrer, l’assaillant a abattu un policier et un civil. Après avoir pénétré dans la discothèque, l’assaillant a tiré au hasard sur la foule. Pour l’heure, le bilan fait état de 39 morts et de 65 blessés.
> Des victimes de nombreuses nationalités
Le Reina est une emblématique discothèque d’Istanbul, située à Ortaköy, un quartier du district de Besiktas, sur la rive européenne de la ville. Là, 700 personnes, dont de nombreux ressortissants étrangers profitaient du lieu pour fêter le passage à la nouvelle année.
Trois Jordaniens ont été tués et quatre blessés. Deux Tunisiens ont également été tués. Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé de son côté la mort d’une femme possédant la double nationalité française et tunisienne, sans préciser s’il s’agissait d’une des deux victimes tunisiennes.
Plusieurs Saoudiens sont également morts dans l’attaque, selon le consulat saoudien à Istanbul, qui n’en précise pas le nombre.
Des ressortissants du Maroc, du Liban et de Libye figurent aussi parmi les victimes. Israël a fait état d’une ressortissante tuée dans la fusillade et d’une autre blessée. Deux Indiens ont aussi péri.
> Une Franco-tunisienne tuée
Dans l’après-midi, le porte-parole de Jean-Marc Ayrault annonçait la mort d’une Franco-tunisienne. Avec son mari tunisien, ils fêtaient le nouvel an à Istanbul.
« C’est avec une immense tristesse que je confirme le décès d’une ressortissante française, également de nationalité tunisienne, lors de l’attaque d’une discothèque à Istanbul. Son époux, de nationalité tunisienne, est également décédé. », a écrit le ministre des Affaires étrangères, dans un communiqué.
> Trois Français blessés
Trois autres Français ont été blessés dont un qui présente « des blessures plus sérieuses », selon nos informations.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste. L’enquête a été confiée à la Sdat (Sous-direction antiterroriste) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
> L’assaillant toujours recherché
Une chasse à l’homme était en cours dimanche pour retrouver l’assaillant. Selon certains médias, l’homme armé était déguisé en père Noël. Cependant, cette information n’a pas été confirmée par les autorités.
De plus, sur des images de surveillance, dont des extraits ont été diffusés par les médias, il semble porter une tenue normale, mais avec un bonnet de Noël sur la tête.
L’assaillant est parvenu à s’enfuir en « profitant de l’anarchie » semée dans la discothèque, selon le Premier ministre Binali Yildirim.
« Les recherches pour retrouver le terroriste sont toujours en cours. J’espère qu’il va être rapidement capturé », a déclaré dimanche matin le ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu.
Selon lui, les premiers éléments de l’enquête ont révélé que l’assaillant avait dissimulé son fusil sous un manteau, puis quitté les lieux en portant d’autres vêtements.
> Pas de revendications
L’attentat n’a, pour l’heure, pas été revendiquée. Mais la Turquie a été la cible de nombreux attentats attribués à l’EI ou liés à la rébellion séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Membre de la coalition internationale qui combat l’EI en Syrie et en Irak, la Turquie a déclenché en août une offensive dans le nord de la Syrie pour repousser les djihadistes vers le Sud, mais aussi les milices kurdes syriennes. Des rebelles syriens soutenus par l’armée turque assiègent depuis plusieurs semaines la ville d’Al-Bab, un fief de l’EI dans le nord de la Syrie.