Les dés sont jetés : les membres du Haut conseil des collectivités territoriales sont désormais connus. Il ne reste que ceux que le chef de l’Etat doit nommer.
Et à l’occasion du scrutin qui s’est déroulé ce 4 septembre, s’il y a bien quelqu’un qui a poussé un ouf de soulagement, c’est bien Khalifa Sall, maire de Dakar et leader de la coalition And Taxawu Dakar. C’est son avenir politique qui se jouait. Il l’envisage maintenant prometteur. Car sa liste a triomphé dans la capitale sénégalaise. Elle a raflé les trois sièges qui étaient mis en compétition. Ainsi Khalifa Sall est rassuré. Et tout indique que le maire de Dakar ira aux élections législatives sous sa propre bannière. Quant à ses rapports avec le Secrétaire général de leur Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, ils seront plus heurtés. Khalifa travaillera à fédérer derrière lui le maximum possible de socialistes ; ceci à travers tout le pays. Ce qui augure d’une implosion de leur formation politique. Plus que jamais, il va se donner les moyens, humains et financiers, de son ambition présidentielle.
La coalition présidentielle, Benno Bokk Yakaar, se frotte aussi les mains. Car, en dépit de la perte de Dakar, elle a raflé le gros lot des conseillers et fait même des pas de géant dans la capitale sénégalaise, où elle redoutait le pire. Elle y est arrivée bon deuxième, avec juste une différence d’une soixante-dizaine de voix avec And Taxawu Dakar. Un grand pas en avant.
Moins heureux a été le Parti démocratique sénégalais. Il s’effiloche telle une peau de chagrin depuis sa perte du pouvoir en mars 2012. Et si aux dernières locales de 2014 son coordonnateur national, Oumar Sarr, avait réussi à rempiler à la tête de son Dagana natal, désormais il doute. Car il y a été battu. Pis pour l’élection des Hauts conseillers, le Pds n’a pu sauver la face que dans la lointaine commune du sud du pays, Bounkiling. Ce qui augure du pire pour les libéraux aux prochaines législatives. A l’occasion, il ne sera pas une surprise de les voir tenter de nouer une alliance contre nature avec le socialiste Khalifa Sall. Car, seule une large coalition leur permettra de continuer à exister à l’Assemblée nationale.
Oui, l’élection des Hauts conseillers annonce clairement une redistribution politique des cartes.
Alioune Badara DIALLO Wabitirew.net