Les maires francophones veulent que leur rôle majeur dans la lutte contre les dérèglements climatiques soit reconnu par les autorités centrales. Ainsi, en direction de la Conférence de Paris, en décembre, ils ont demandé au président Macky Sall, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat de la Francophonie, d’être leur porte-voix.
Les collectivités locales du Sénégal et celles du Sud veulent être considérées comme des partenaires majeures dans la lutte contre les changements climatiques.
Cela, le maire de la ville de Guédiawaye, par ailleurs président de l’Association des maires du Sénégal (Ams), l’a réclamé haut et fort lors de la cérémonie d’ouverture du séminaire international de Dakar sur le changement climatique qui se tient depuis hier. Selon Aliou Sall, en choisissant de débattre sur « Pays du sud face au changement climatique : l’exemple innovant du partenariat entre l’Etat sénégalais et les villes », les maires francophones d’Afrique veulent démontrer le rôle pionnier que les collectivités locales doivent jouer dans la promotion du développement durable. Ainsi, a-t-il expliqué, « ce séminaire s’inscrit dans le rôle stratégique que les villes doivent jouer dans la lutte contre le changement climatique. Mais aussi dans le plan d’actions de l’Onu issu du Pacte de Mexico de 2007 pour lequel les maires et les gouvernements locaux ont développé une feuille de route pour le climat afin d’apporter une contribution significative aux différentes conférences des parties mais aussi à la gouvernance mondiale sur les questions climatiques ».
Il est attendu de cette rencontre de deux jours l’élaboration d’un plaidoyer pour le compte des maires du Sénégal et de ceux des villes des pays d’Afrique francophone qui sera porté par le président Macky Sall lors de la prochaine Cop 21. « Nous voulons faire accepter aux Etats l’idée que les collectivités locales du monde doivent jouer un rôle actif majeur dans toute action et stratégie de lutte et d’atténuation des effets des changements climatiques », a insisté le président de l’Ams.
Il est attendu de la Cop 21 un nouvel accord international et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique. Mais d’ores et déjà, le maire de Guédiawaye a invité à ne pas perdre de vue que « l’urgence et l’ampleur des dégâts climatiques sur l’avenir de l’humanité exigent un nouveau partenariat universel autour de ce problème ». Un problème qui, d’après Aliou Sall, dépasse les contingences scientifiques et politiques et commandent l’implication de toutes les forces vives et des leaders d’opinion de toutes catégories et de toutes obédiences.
A ce titre, il a estimé que les exemples innovants de l’Etat du Sénégal et de ses collectivités locales en la matière mériteraient d’être partagés afin d’inspirer les autres pays. Ce que l’Association internationale des maires francophones a bien compris. « C’est dans ce contexte de mobilisation exceptionnelle des villes francophones que l’Aimf a décidé de s’appuyer sur l’Ams afin d’intensifier sa politique de sensibilisation pour un meilleur engagement de ses partenaires en perspective de la Cop 21 », a souligné M. Sall. A cet effet, les participants sont appelés à réfléchir sur deux sous-thèmes : « Quels mécanismes innovants associant les villes, les départements et l’Etat le gouvernement a-t-il mis en place pour mener une politique efficace d’atténuation et d’adaptation aux conséquences des changements climatiques ? » et « Quels projets innovants concrets et adaptés les villes ont-elles promu, avec l’appui de partenaires, afin d’accélérer le processus d’atténuation et d’adaptation aux conséquences du changement climatique ? »
Elhadji Ibrahima THIAM
Auteur: Le Soleil – Le Soleil