Il est parti avec 5 000 à 6 000 euros en poche. Toutes ses économies. Il était le plus jeune des dix Strasbourgeois partis en Syrie pour faire le djihad. Et pourtant, c’est le seul à y être resté, plus d’un an et demi, avant de revenir en France pour attaquer le Bataclan, le 13 novembre. Comme l’a révélé Le Parisien, Foued Mohamed-Aggad a été identifié formellement dès jeudi 3 décembre par la police scientifique comme le troisième membre du commando. C’est en fait Hadjira, son épouse toujours en Syrie, qui a informé sa mère que celui-ci était « mort en martyr avec ses frères le 13 novembre ». Les policiers ont ensuite procédé aux recoupements d’ADN avec ses proches.
Né le 18 septembre 1992 à Wissembourg (Bas-Rhin) d’un père algérien et d’une mère marocaine, tous deux ouvriers, Foued Mohamed-Aggad avait deux sœurs et un frère aîné, Karim. Il enchaîne les petits boulots dans l’intérim : manutention, restauration, serrurerie. A sa mère, Fatima H., il confie plus tard sa déception de n’avoir pu intégrer l’armée de terre ou la police tout en ajoutant que si « Allah lui avait fermé ces portes », c’était pour qu’il puisse intégrer la « meilleure armée », celle du « Califat ». Son casier judiciaire était vierge.
Jeunes adultes, les deux frères Mohamed-Aggad dérivent vers l’islam radical, puis planifient leur départ en Syrie. Jusqu’au dernier moment, ils mentent à leur mère sur leur véritable destination. Karim, l’aîné, âgé aujourd’hui de 25 ans, affirme qu’il part pour Dubaï où il a trouvé un poste dans la restauration….
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