Etats-Unis : Djoniba Mouflet, artiste producteur et chorégraphe sénégalais installé à Manhattan

Djoniba Mouflet, artiste producteur et chorégraphe sénégalais installé à Manhattan (New-York), aux Etats-Unis a su, à travers sa technique de danse africaine, se frayer un chemin et faire aimer ses séances de percussions considérées comme une « thérapie artistique ».

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L’artiste qui s’est fait une notoriété dans le monde et particulièrement aux Etats-Unis à travers la technique de danse qui porte son nom accueille très souvent dans ses ateliers de Manhattan de nombreux adeptes de ses percussions qui viennent subir ce qu’il considère comme une ’’thérapie artistique’’.



Un soir de mercredi du mois de novembre dernier, rien ne laisse présager à l’entrée de l’école de danse « Djoniba dance and drum Center » qu’une vingtaine de férus de danse américains, africains et d’autres nationalités se donnent à coeur joie à des cours de « sabaar » et de « djembé ».

En effet, il faudra aller au sous-sol de cet édifice insonorisé pour découvrir l’enthousiasme des danseurs emportés par le son distillé par les tambours sous la direction de Djoniba Mouflet, fondateur du Centre en 1992.

L’air décontracté dans son jean, taille moyenne, teint clair et crâne rasé, Djoniba, un natif de la Martinique se disant « sénégalais à part entière », toujours souriant, donne l’impression d’avoir une trentaine d’années.

En realité, le professeur de danse et de percussion est riche de plus de 30 ans d’expérience dans les domaines du théâtre, de la musique, de la création artistique, dans la mise en scène et production de spectacles.

Celui qui, durant ses cours, est toujours habillé d’un pantalon bouffant en tissu wax et d’un débardeur pour mieux transmettre ses connaissances a vu passer des élèves de profils aussi divers que des diplômés d’universités, des cadres professionnels, des célébrités comme Spike Lee, Chaka Khan, Julia Roberts, ou encore Brooke Shields.

Eux tous ont esquissé les pas de danse avec la technique « Djoneeba » adossée, selon le chorégraphe, sur le « live drum » c’est-à-dire une danse qui se fait face aux percussionnistes toujours scotchés avec frénésie à leurs instruments.

« C’est une technique (…) qui mélange les percussions du Mali, de la Guinée et du Sénégal (…) et l’intérêt avec le live music c’est qu’il y a des résonnances et des vibrations qui touchent l’esprit », a explique Djoniba Mouflet.

Ainsi il s’agit, selon lui, « d’une sorte de thérapie que les gens recherchent, c’est un tout alliant sport, thérapie et méditation dans le sens que l’on oublie tout et on se concentre sur le rythme ».

Magnifiant le fait que toutes les catégories sociales se retrouvent dans son école, Djoniba s’est toutefois désolé que « dans certains pays notamment le Sénégal, la danse soit encore mal vue ».

« Je connais beaucoup d’africains et de sénégalais en particulier qui suivent mes cours mais qui ne le feront jamais chez eux au pays (…) car les gens se disent qu’ils ont un certain standing et avec le contexte social c’est encore mal vu », a-t-il soutenu.

Djoniba Mouflet, formé notamment à Mudra Afrique, la première école de danse panafricaine basée à Dakar et dirigée jusqu’à sa fermeture en 1982 par Germaine Acogny, s’est installé aux Etats-Unis quelques années après avoir reçu une bourse et un parrainage par le Dance Theatre de Harlem.

Influencé par entre autres, feu Doudou Ndiaye Rose, et la chorégraphe, Germaine Acogny, il est surtout connu au Sénégal pour avoir longtemps collaboré avec l’artiste musicien Thione Seck mais aussi Baba Maal à travers sa maison de production.

« J’ai beaucoup plus travaillé avec Thione Seck en tant que producteur et réalisateur notamment dans la réalisation de vidéos et de spectacle » a-t-il dit, rappelant la réalisation video de son fameux tube « Allo petit ».

Aujourd’hui le souhait de Djoniba est de faire « évoluer les choses » en partenariat avec les autres professeurs de danse établis au Sénégal et ainsi faire profiter de son expérience dans le secteur artistique.