Macky Sall s’exprimait devant les 24 membres du Conseil d’administration du FMI dont la présidente Christine Lagarde a salué l’évolution des relations avec le Sénégal.
Le président Sall est le premier chef d’Etat à s’exprimer devant le FMI depuis sa création en 1944.
Le FMI, a-t-il, dit n’est plus perçu comme un ‘’gendarme’’ ou une institution qui donne des ‘’diktats’’, mais comme un ‘’partenaire’’ grâce à un ‘’changement de paradigmes’’ dans ses relations avec les pays africains ;
A travers l’IPSE, le FMI contribue à aider les économies des pays africains à prendre les chemins de la croissance et du développement, a-t-il dit, rappelant l’ambition du Sénégal d’atteindre l’objectif d’émergence d’ici 2035 avec un taux de croissance de 7% dans un premier temps qui devra passer à deux chiffres par la suite.
Macky Sall a abordé les axes du Plan Sénégal émergent (PSE), le référentiel des politiques publiques, les efforts d’assainissement des finances publiques, la réduction des déficits, la réduction des dépenses de fonctionnement, la mobilisation des ressources internes.
Le chef de l’Etat a également souligné que le déficit énergétique est en passe d’être résolu avec la mise en place de centrales y compris des centrales solaires. Il a annoncé la mise en service de 350 mégawatts.
Il a aussi fait état de la volonté de l’Etat de développer le mix-énergétique conformément à l’Accord de Paris sur le climat.
Macky Sall a aussi abordé la réalisation d’un Pôle urbain à Dimniadio et la mise en œuvre du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) qui répond à des urgences sociales en termes d’infrastructures de base dans les zones défavorisées.
Le président de la République a évoqué les ‘’bonnes perspectives’’ de l’économie sénégalaise avec les découvertes de pétrole et du gaz, ce qui entrainera la mutation d’une économie de rente vers une économie de transformation des ressources.
Dans le cadre de l’exploitation de ces ressources, Macky Sall a sollicité l’expertise du FMI et annoncé l’entrée en vigueur, dans moins d’un an, d’une loi qui encadre l’exploitation et l’utilisation de ces ressources dans l’intérêt des générations futures.
Le Sénégal, a-t-il dit, a engagé la lutte contre les flux financiers illicites, le paiement de la fiscalité, estimant en substance que partout là où se créent les richesses, il faut payer les impôts.
Le président de la République a toutefois souligné les défis liés à la sécurité, au changement climatique, à l’émigration clandestine.
Devant le Conseil d’administration du FMI, le chef de l’Etat sénégalais a plaidé pour une politique de rééchelonnement de la dette, insisté sur la nécessité de réhabiliter le chemin de fer, l’élargissement du spectre de mobilisation des ressources.
Macky Sall a plaidé pour un allégement des procédures de mobilisation des fonds, notant un faible taux de décaissement lié à certaines contraintes.
Le président de la République a invité le FMI à s’adapter aux nouvelles réalités du monde, soutenant que les défis actuels ne sont pas ceux de 1944, au moment de la création des Institutions de Breton Woods.
Le chef de l’Etat a également invité le FMI à une réflexion innovante pour bâtir une nouvelle économie mondiale.
Lors d’une réunion de haut niveau FMI-Banque mondiale, Christine Lagarde a salué les efforts du Sénégal et invité le président Macky Sall à initier des réformes digitales pour lever certaines contraintes.
Elle a également invité le chef de l’Etat à développer le même leadership à tous les niveaux et continué à promouvoir les réformes vertueuses.
Le président de la République s’est également entretenu avec les cadres sénégalais travaillant au FMI et à la Banque mondiale. Ils ont salué la ‘’qualité’’ de la signature du Sénégal au sein de la communauté internationale.