« Il reste toujours assez de force à chacun pour accomplir ce dont il est convaincu.»Goethe
Le Sénégal traverse une zone de turbulence. La marche du 14 octobre réprimée sévèrement par les forces de l’ordre et la cascade des affaires qui se suivent à un rythme accéléré déboussolant au passage les populations qui ne se retrouvent plus. La malédiction du pétrole semble frappée notre paisible pays. Il est urgent de sauver le Sénégal qui offre aujourd’hui un spectacle désolant. Les images de la marche du 14 octobre qui passent en boucle sur les chaines de télévision et les réseaux sociaux n’honorent pas le pays de la Téranga. Des leaders de l’opposition pourchassés et traqués pour quelles raisons ? Et pourtant différentes marches ont été organisées à travers le monde de Paris à New York en passant par Barcelone, les Sénégalais ont marché sans heurts. Ils ont pu exercer librement leur droit. Ce que les autorités des pays d’accueil ont garanti n’a pas été de mise à Dakar.
Le droit de marche n’est-il pas inscrit dans la loi fondamentale ? A ma connaissance, une simple déclaration suffit pour exercer ce droit.
Bafouer ce droit dans une démocratie est un recul et nous ne devons pas accepter cette régression.
Dans un pays qui se veut un exemple démocratique, il doit être possible que le pouvoir et l’opposition parviennent à offrir au peuple et au reste du monde, une image positive. Ce pays qui a connu deux alternances réussies, mérite un meilleur spectacle. Nous ne devons pas perdre nos acquis obtenus après de hautes luttes. Les droits de l’opposition doivent être respectés. Là où les barricades, pavés, grenades lacrymogènes volent, il n’y a ni paix ni émergence vocable à la mode. Un dialogue sain, constructif où chacun respecte l’autre car l’arène politique est loin d’être un ring où chacun essaie d’étrangler l’autre. Il nous appartient d’offrir à la jeunesse sénégalaise, africaine, une image reluisante car elle ne doit pas reproduire cette guérilla d’un autre siècle.
Le peuple est loin du Yonu Yokuté promis et chanté par les musiciens de la seconde alternance. Malaise dans les écoles, hôpitaux, prisons, monde rural le tout doublé d’un chômage endémique. L’espoir suscité par l’avènement du président Macky Sall à la magistrature suprême s’est envolé. Les promesses ne dit-on d’ailleurs n’engagent que ceux qui les reçoivent. Point de rupture !
Où est la rupture tant annoncée ? Pour être réellement sur la voie de l’émergence, pour atteindre les objectifs du Plan Sénégal Emergent (PSE), le chef de l’Etat doit revoir sa politique et emprunter une nouvelle direction et se confronter à la réalité du peuple Sénégalais.
Pour une vraie alternance en 2019, les différentes composantes de l’opposition doivent proposer l’avenir au peuple un véritable et réel projet de société. Il est temps de finir avec les slogans creux comme le PSE. Mettons-nous au travail et formons des groupes de compétences et de valeurs ajoutés dans tous les domaines. Marchons pour exiger plus de liberté, de justice, une transparence dans la gestion des ressources, une meilleure éducation, une bonne politique de santé publique…
La bataille des élections législatives et élections des présidentielles a sonné.
L’opposition doit sillonner les régions, les villes, les villages, les quartiers populaires et la diaspora qui a un rôle majeur à jouer. Un vrai programme économique, éducatif, social, environnemental et culturel doit être présenté. Le temps des discours est révolu.
Je lance à un appel aux femmes du Sénégal et de diaspora, qui ont un rôle important en s’impliquant davantage dans la politique et désireuses de produire le Sénégal de demain, à venir nous rejoindre. Plus de parité à tous les niveaux. Il n’aura point d’émergence sans les femmes. Je salue la députée Aïda Mbodj du PDS qui a été rétablie dans ses droits à l’Assemblée nationale en occupant le fauteuil du président du groupe parlementaire.