Le frère du kamikaze de Manchester, Hachem Abedi, revendique son appartenance à l’Etat islamique

Le père et le frère du kamikaze arrêtés en Libye, sept personnes en garde à vue en Grande-Bretagne: l’enquête sur l’attentat de Manchester s’est accélérée et des détails émergent sur l’engin utilisé par le tueur.

L’état d’alerte au Royaume-Uni a été renforcé au niveau «critique», le degré le plus élevé, signifiant un risque d’attentat terroriste imminent. Un millier de soldats ont été déployés sur des lieux sensibles dans les grandes agglomérations pour soulager les forces de police.

«Compte tenu de la menace», la Première ministre Theresa May a décidé mercredi d’écourter son déplacement au G7 de Taormina (Italie) d’où elle rentrera dès vendredi soir au lieu de samedi.

Après l’interpellation d’Hachem, frère de Salman Abedi, au domicile familial à Tripoli, son père «Ramadan Abedi vient d’être arrêté lui aussi», a annoncé un porte-parole d’une unité des services de sécurité libyens.

Le frère surveillé en Lybie

Le frère, qui a revendiqué son appartenance au groupe Etat islamique (EI), «était au courant du projet d’attentat» perpétré lundi à Manchester, où Salman Abedi, un Britannique d’origine libyenne de 22 ans, s’est fait exploser à la sortie d’un concert, tuant 22 personnes dont plusieurs enfants et faisant 64 blessés. Arrêté mardi, Hachem Abedi «a indiqué qu’il appartenait à l’EI avec son frère Salman Abedi (…) et a reconnu qu’il était présent en Grande-Bretagne au cours de la période de préparation de l’attentat», a affirmé la Force de dissuasion, qui fait office en Libye de police loyale au gouvernement d’union nationale (GNA).

Hachem Abedi, né en 1997, «était surveillé depuis un mois et demi» en Libye et «les équipes d’enquêteurs ont fourni des renseignements selon lesquels il préparait un acte terroriste dans la capitale Tripoli», a ajouté la Force de dissuasion.

« Clairement » un réseau

Un proche de la famille habitant à Manchester a déclaré à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat, que son frère Salman Abedi s’était rendu en Libye peu avant l’attentat et avait regagné la Grande-Bretagne quatre jours avant.

Le chef de la police de Manchester, Ian Hopkins, a dit que l’enquête portait «clairement» sur un réseau autour du kamikaze, né dans cette ville de parents libyens ayant fui le régime de Mouammar Kadhafi. La fuite d’éléments de l’enquête dans des médias américains a provoqué la colère des autorités britanniques, qui craignent qu’elles n’affaiblissent l’enquête.

Mercredi soir, une nouvelle arrestation a eu lieu dans la ville de Nuneaton, au centre de l’Angleterre, ce qui porte à sept le nombre de suspects appréhendés par la police britannique.