L’Italie a besoin d’immigrés pour financer ses retraites, selon la sécurité sociale

Le directeur de l’Institut national de la sécurité sociale et des retraites (Inps) estime que la politique anti-migrants du gouvernement italien met en péril le financement du système de retraites du pays. L’Italie a besoin d’immigrés pour le financer, affirme-t-il.

Tito Boeri est en désaccord total avec la politique migratoire du gouvernement italien. Le directeur de l’Institut national de la sécurité sociale et des retraites (Inps) a assuré mardi que l’Italie avait besoin de davantage de travailleurs immigrés pour contribuer au financement de son système de retraite.

Cet économiste et enseignant affirme que le système actuel n’est pas viable, vues les tendances démographiques du pays. Selon lui, la réforme du système des retraites prévue par le gouvernement sera bien plus coûteuse que l’estimation donnée par les partis membres de la coalition au pouvoir.

« Pour maintenir à un niveau viable le ratio entre ceux qui perçoivent une retraite et ceux qui travaillent, le nombre d’immigrés est crucial », a-t-il déclaré lors de la conférence annuelle de l’Inps.

Si les tendances démographiques se poursuivent, la population italienne diminuera de 300 000 personnes d’ici cinq ans, a ajouté Tito Boeri. « En réduisant de moitié les flux migratoires dans cinq ans, nous perdrions en plus une population équivalente à celle de Turin. »

Tito Boeri a dénoncé les fausses informations communiquées aux Italiens au sujet des migrants. Alors que les habitants disent en moyenne que les migrants représentent 26 % de la population, ils n’en représenteraient en réalité que 9 %.

Le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini a réagi à ces déclarations sur Twitter. « Le président de l’Inps fait de la politique, ignorant le désir de travailler de beaucoup d’Italiens. Vivez-vous sur Mars ? », a-t-il écrit sur Twitter.