L’Union européenne appuie le Sénégal pour le renforcement du contrôle et la surveillance des frontières

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Le nouveau poste frontière de Dagana dont la construction a été financée par l’Union européenne (UE) à travers le Projet d’appui à la gestion des frontières a été inauguré ce jour. La cérémonie a eu lieu en présence notamment du Directeur de la Police de l’Air et des Frontières, le Commissaire Abdoul Wahabou Sall, le Gouverneur de Saint-Louis, M. Alioune Aïdara Niang, le Préfet de Dagana, M. Fary Seye et l’adjointe au Maire de Dagana, Mme Anta Diop Niang.

Cette initiative vise à améliorer les capacités des services de l’Etat en charge, tels que la Police, la Gendarmerie, et les Douanes mais aussi les services phytosanitaires et vétérinaires notamment, pour d’une part entraver les passages illicites de trafiquants, terroristes ou autres criminels et d’autre part pour faciliter les passages licites des riverains des communautés transfrontalières et des commerçants.

Ces actions ne sont pas isolées car l’UE a déjà construit un poste frontière à Diama et réhabilité celui de Rosso. Au total, ce sont 9 postes frontières qui seront construits ou rénovés aux frontières avec la Mauritanie et le Mali, entre autres dans les localités de Podor, Bakel et Kidira.

Doté d’un budget de près de 2 milliards FCFA, ce projet est mis en œuvre par l’Organisation Internationale pour les Migrations avec le concours d’experts français et espagnols. Elle est coordonnée par le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, en partenariat avec la Primature, le Ministère des Forces Armées, le Ministère de l’Economie et des Finances et le Ministère de la Santé.

Le projet contribue également à renforcer les procédures de contrôle des entrées et des sorties aux frontières; à améliorer la collecte d’information pour les besoins d’analyse et à renforcer le partage de renseignement dans le cadre de la coopération sécuritaire avec la Mauritanie et le Mali. Afin de faciliter le quotidien des riverains qui effectue des passages réguliers, le projet développe également un système avancé de contrôle utilisant la biométrie.

L’ensemble de ces objectifs est poursuivi par le développement de nouvelles méthodologies ; la mise en place et la délivrance de nouvelles formations ainsi que la fourniture d’équipements mobile, technique, informatique et bureautique.

Les autorités présentes ont mis l’accent sur la priorité pour le Sénégal de renforcer le contrôle et la surveillance de ses frontières « dans un contexte sous-régional marqué par le terrorisme, le crime organisé et les trafics en tout genre, notamment le trafic de migrants».

Le représentant de l’UE présent à la cérémonie a déclaré : « dans un environnement où les menaces auxquelles le Sénégal doit faire face sont de plus en plus prégnantes, le pays doit se protéger en assurant un contrôle et une surveillance accrus de ses frontières tout en entravant le moins possible les mouvements licites nécessaires à sa population et à son commerce : c’est cette démarche que ce projet se donne pour objectif d’appuyer ».

Contexte

Le projet a vu le jour dans le sillon de l’adoption en 2012 de la stratégie nationale de gestion des frontières développée au travers d’une consultation entre toutes les parties prenantes sénégalaises avec l’appui de l’UE. Dans le même esprit, le projet cherche à promouvoir la gestion intégrée des frontières.

Ce concept né dans le cadre du processus de suppression des frontières physiques au sein du territoire de l’UE implique une collaboration et une coordination à trois niveaux : entre les entités d’un même service notamment à la frontière et à l’administration centrale (coopération intra-service); entre les différents services à la frontière à la frontière et à l’administration centrale (coopération inter-service); et enfin avec les services des pays limitrophes et au-delà (coopération internationale). Une telle coopération au départ difficile du fait d’une tendance naturelle à travailler en silo permet à terme une utilisation optimale de différentes ressources pour une efficacité maximale dans la gestion, le contrôle et la surveillance des frontières.

Dans cette optique, les infrastructures construites ou réhabilitées par ce projet de coopération prévoient la cohabitation des différents services de police, de douane, de gendarmerie ainsi que sanitaires avec chacun un bureau et des quartiers d’habitation mais au sein d’un seul et même établissement.

Jamil Thiam – wabitimrew.net