Réunis en session extraordinaire ce mardi 8 décembre 2015 à la Rotonde de l’Assemblée nationale à Abidjan-Plateau, les membres du Bureau de l’Assemblée nationale conduits par le Vice-Président, M. Oulla Gueladet Privat, ont convoqué une réunion d’urgence pour se prononcer sur l’actualité politique du pays. Il s’agit précisément du mandat d’amener émis contre le Président de l’Assemblée nationale de la République de Côte d’Ivoire par une Juge d’Instruction française, suite à une plainte de Michel Gbagbo.
A l’issue de cette rencontre qui a duré environ 1h30 mn d’horloge, une déclaration a été lue par la secrétaire du Bureau, madame la vice-présidente, Mme Bamba Sogona épouse Arnault, en présence d’une pléthore de journalistes nationaux et internationaux.
Le Bureau de l’Assemblée nationale, dans sa déclaration, a tenu d’entrée de jeu, à situer le cadre et le contexte socio-politique actuel en France dans lequel le mandat d’amener a été émis contre le Président Guillaume Soro, Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
« En mission officielle en France pour rencontrer ses homologues du Parlement français et prendre part à la Conférence sur le climat (COP 21), au nom de la République de Côte d’Ivoire, le Président Soro Kigbafori Guillaume fait l’objet d’un mandat d’amener par Madame Sabine Khéris, Juge d’Instruction au Tribunal de Grande Instance de Paris. La délivrance de ce mandat, dans un contexte d’Etat d’urgence en France avec des prérogatives exorbitantes du Droit Commun accordées à la Justice et aux Forces Républicaines de Sécurité, vient minimiser la qualité et l’importance de l’Institution parlementaire ivoirienne, ainsi que celle de son plus haut responsable », a-t-elle lu.
Dans le second paragraphe de la déclaration, le Bureau de l’Assemblée nationale s’insurge contre l’attitude du juge Français, madame Sabine Khéris, qui vise à nuire l’image et l’honorabilité du Président de l’Assemblée nationale, de surcroit la deuxième personnalité politique du pays.
« L’attitude de Mme Sabine Khéris dans cette affaire laisse entrevoir, au-delà du mépris des Institutions de la République de Côte d’Ivoire, une volonté manifeste de nuire à l’image ainsi qu’à l’Honorabilité de Son Excellence Guillaume Kigbafori Soro et de l’Institution qu’il représente et ne saurait laisser le Bureau de l’Assemblée nationale indifférent (…) Quel intérêt a-t-elle de s’entêter à denier au Président de l’Assemblée nationale la protection diplomatique qui lui est confiée par son statut de haute autorité d’une puissance étrangère amie. »
Et enfin, le Bureau, au travers de son porte-voix, en la personne de sa secrétaire Mme Bamba Sogona épouse Arnault, a fait des recommandations : le Bureau « élève une vive protestation contre une telle attitude qui pourrait remettre en cause l’excellence des relations entre la France et la Côte d’Ivoire et leurs autorités respectives ». Il «condamne avec la plus grande fermeté les attitudes et actions de la Juge française qui, si elles ne sont pas vigoureusement dénoncées exposent les différentes institutions ainsi que leurs animateurs à des poursuites intempestives sur des prétextes les plus fallacieux ».
Tout en réaffirmant son soutien sans faille à son Président, le Bureau « demande instamment aux plus hautes autorités de la République française de prendre toutes les dispositions utiles afin qu’il soit mis fin à cet acharnement judiciaire ». En outre, le Bureau « appelle à une prise de position de l’ensemble des députés de l’Assemblée nationale face à cette situation qui touche son Président dans sa dignité et son honorabilité ».
A la fin de la déclaration, le vice-président Oulla Gueladet Privat a informé la presse de la tenue d’une conférence des Présidents, demain mercredi 09 décembre 2015, à la Rotonde suivie d’une plénière à l’Hémicycle, au cours de laquelle d’importantes résolutions seront prises.
Louis Konan