Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye a souligné, à nouveau mercredi, la nécessité de voir le continent africain représenté parmi les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, une perspective qui réparerait ’’une injustice historique’’.
« L’Afrique doit être représentée dans la catégorie des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies » au sein duquel son absence constitue « une injustice historique alors que 70% des débats concernent le continent », a-t-il dit.
Mankeur Ndiaye intervenait lors de la première édition de « L’Agora diplomatique », organisée à Dakar par l’Union des conseillers des affaires étrangères du Sénégal (UCAES), sur le thème « La place de l’Afrique au Conseil de sécurité » de l’ONU.
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur propose que deux sièges permanents et trois non permanents soient attribués au continent africain au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.
« C’est cela que nous essayons de faire voter depuis 10 ans à travers un comité constitué de 10 chefs d’Etats africains », a indiqué le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.
Selon Mankeur Ndiaye, les autres pays membres du Conseil de sécurité demandent que les noms des pays choisis soient dévoilés, mais le contient veut d’abord s’assurer de disposer des sièges convoités avant de choisir en son sein ses représentants.
Les choix qui seront faits ne seront pas fonction de la puissance économique ou démographique mais de l’influence diplomatique, a-t-il assuré. « Quand la décision d’accorder ces deux sièges sera pris, nous tomberons d’accord sur les critères pour choisir les pays », a-t-il dit.
Il reste que certains jugent que ce serait trop donner à l’Afrique de lui attribuer deux sièges permanents, une « position qui peut évoluer et nous verrons ce qu’offrent les autres », a souligné le patron de la diplomatie sénégalaise.
Si l’on en croit le professeur Seydou Nourou Tall, qui introduisait le thème débattu, l’Afrique « est en mesure de faire face à ses responsabilités avec des points de vue communs’’, une donnée qui ne doit pas être négligée selon lui.
« L’Afrique est un continent en devenir, il faut qu’il ait son mot à dire et doit peser sur les décisions qui sont prises la concernant », a-t-il dit, ajoutant que le contient africain doit être pleinement représenté dans les organes de prises de décisions.
Sur les 16 opérations de maintien de la paix en cours, 9 concernent le continent africain, a fait valoir M. Tall. « C’est un continent troublé même s’il y a des zones de stabilité comme le Sénégal. Mais on ne peut pas être les seuls à avoir la paix, et c’est pour cela que l’Afrique doit interpeller le monde », a-t-il ajouté.