Le Président Macky Sall vient de terminer une tournée économique d’une dizaine de jours, dans les régions de Saint-Louis et de Matam, ponctuée par des inaugurations d’infrastructures socioéconomiques, des lancements de nouveaux chantiers dans différents domaines et de communion avec les populations. Quelle interprétation donner à toutes ces actions et faits et aux commentaires qui en ont découlés de certains membres de la classe politique ? Les réponses apportées par le Ministre Porte-parole et Coordonnateur de la communication de la Présidence de la République, Seydou Guèye, sonnent à la fois comme un bilan et une mise au point.
Monsieur le Ministre, le Chef de l’État vient de boucler sa tournée dans le nord du pays. Quel bilan en tirez-vous ?
Permettez-moi avant tout d’adresser au Président de la République mes félicitations les plus chaleureuses pour son leadership et sa vision transformatrice qui marquent ces tournées économiques. Le bilan est largement positif. C’est un vrai succès au regard de l’accueil enthousiaste et populaire dans une ambiance de communion avec le Chef de l’État dans toutes les localités visitées et tout au long du parcours. Il fait suite au même succès qu’il a rencontré dans les régions de Kaffrine, Tambacounda et Kédougou, avec pratiquement la même orientation qui consiste à inaugurer des infrastructures socioéconomiques et de désenclavement et à lancer de nouveaux travaux. Cela illustre, de façon éloquente, la méthode de gouvernance du Président Macky Sall faite d’écoute, de proximité et de solutions face aux demandes multiformes et préoccupations prioritaires de nos compatriotes.
Nos compatriotes, dans leur immense majorité, ont bien noté, pour s’en réjouir, que la tournée économique dans le nord a été aussi très riche en contenu social, infrastructurel et économique, avec de nouvelles routes revêtues, des ponts, des structures sanitaires et universitaires, de l’électrification et des aménagements hydro-agricoles, mais surtout des emplois, des offres de formation et des financements pour les jeunes et les femmes. Les infrastructures routières vont, sans aucun doute, accélérer et amplifier le désenclavement de la région et élargir les bases productives de l’économie. Le désenclavement du Dande Mayo comme celui de l’île à Morphil sont de vieilles doléances qui seront enfin satisfaites. Les ouvrages d’art avec les ponts de Ganguel Soulé et Wendou Bosseabé ou la digue-route de Matam changeront incontestablement le visage de la région et la vie des populations des régions de Matam et de Saint-Louis. Les structures sanitaires inaugurées à Agnam, Thilogne ou Hamady Ounaré, en plus de la pose de la première pierre de l’hôpital régional de Matam à Ourossogui, contribuent à l’élargissement de la carte sanitaire du pays et, de façon substantielle, à l’amélioration de l’accès géographique des populations aux services de santé et à des soins de qualité. Au total, ce seront 450 milliards de FCfa d’investissements publics qui seront mobilisés sur la période 2021-2025 dans le cadre du programme régional de développement de Matam. Le bilan du Président de la République est réel et les perspectives qu’il y a annoncées sont engageantes, notamment dans le secteur de la santé, des logements sociaux, du transport aérien, avec la pose de la première pierre des travaux de l’aéroport de Ourossogui, de l’enseignement supérieur, avec les Eno de Matam et Bokidiawé, et surtout l’Université de Matam.
Y a-t-il une étape ou moment particulier de la tournée qui vous a marqué plus qu’un autre ? Si oui, en quoi ?
Ce sera difficile de retenir une étape ou moment particulier tant l’enthousiasme et les accueils ont été constants et exceptionnels. Le Chef de l’État a le Sénégal au cœur, et tout au long de cette tournée, les Sénégalais lui ont montré, à chaque instant, qu’ils le portaient dans leurs cœurs. Si je devais retenir une image, ce sera sûrement celle du pêcheur de Saint-Louis qui, de sa pirogue sur le fleuve, un poster du Président Macky Sall entre les mains, lui a souhaité, à sa manière, la bienvenue et ainsi marqué son engagement indéfectible.
On a vu de fortes mobilisations sur fond de rivalités politiques. Cela n’apporte-t-il pas de l’eau au moulin de ceux qui disent que cette tournée est plus politique qu’économique ?
Cette critique est un classique du genre de la part de ceux qui veulent arrêter la déferlante avec l’invective à travers les médias et les réseaux sociaux. C’est leur choix. Le Président a fait celui de l’action pour transformer qualitativement la vie de ses compatriotes. Je ne parlerai pas de rivalités, mais d’une dynamique ou d’un contexte propice à l’émulation entre camarades afin de mobiliser le plus massivement possible pour l’accueil de notre leader et que la contribution de chacun soit distinguée par le Chef de l’État. Il est vrai qu’à ce jeu-là, il y aura toujours le risque des excès, des dérapages ou même des outrances. Mais, vous conviendrez avec moi que c’est également une figure pratiquement imposée en politique. Cependant, vouloir résumer la tournée économique du Président de la République dans le nord ou n’en retenir que ces péripéties et en déduire que c’est une tournée politique, c’est regarder ces mobilisations phénoménales des populations bénéficiaires des politiques publiques ainsi territorialisées du petit bout de la lorgnette où nous intenter un mauvais procès. En définitive, je considère que de telles critiques sont un aveu d’impuissance de la part de leurs auteurs ou un manque de générosité de leur part envers nos compatriotes. Dans la vie des populations des localités visitées, il y aura incontestablement un changement profond après cette tournée qui restera pour elles inoubliable.
Peut-on dire que cette tournée confirme l’option de la territorialisation des politiques publiques prônée par le Président de la République
Absolument ! C’est la preuve par les faits, les chiffres et les actes de la pertinence de deux axes majeurs dans la mise en œuvre des politiques publiques et de la déclinaison du Plan Sénégal émergent au niveau des différents territoires du pays. La vision transformatrice du Président Sall s’appuie sur le rattrapage infrastructurel, l’équité territoriale, la justice et l’inclusion sociale. Aujourd’hui, après la communalisation intégrale consacrée par l’Acte 3 de la décentralisation, la territorialisation des politiques publiques viendra, sans conteste, relever le niveau infrastructurel des territoires pour l’atteinte de l’objectif de l’accès universel aux services sociaux de base, de justice sociale et de mise en place des bases du véritable développement.
C’est par la territorialisation des politiques publiques que les populations des régions de Kaffrine, Kédougou, Sédhiou et bientôt de la ville sainte de Touba, ou encore de la région de Matam, pourront avoir accès à des soins de santé dans des structures sanitaires de dernière génération, avec des plateaux techniques d’un niveau élevé, sans être obligées de venir à Dakar. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Il reste maintenant que le secteur privé s’engage davantage pour transformer et réaliser le potentiel économique.
Du point de vue de la doctrine et de sa mise en œuvre, la territorialisation des politiques publiques reste, pour le Chef de l’État, une modalité centrale pour mettre fin aux injustices sociales et aux disparités territoriales en vue de consolider notre vivre ensemble et l’égal accès de tous les Sénégalais, qu’ils soient des villes ou du monde rural, aux politiques publiques avec la même dignité. C’est ainsi que la transformation structurelle de notre économie, le développement du capital humain, la gouvernance, la paix et la sécurité- les trois piliers du Pse- seront intégralement vécus par tous les Sénégalais, quels que soient leurs lieux de vie. C’est de cette manière que nous sortirons du modèle de développement déséquilibré hérité de l’exploitation coloniale, où toutes les ressources sont concentrées sur la côte et rien à l’intérieur du pays. Enfin, c’est comme cela que nous arriverons au Sénégal émergent qui offre les mêmes chances à tous, le Sénégal pour tous, le Sénégal de tous.
Les réalisations du Gouvernement dans la région de Matam sont palpables, comme en attestent les nombreuses inaugurations. Cependant, des doléances ont été exprimées. En quoi les propositions de solutions apportées sont-elles pertinentes ?
Il restera toujours des demandes à satisfaire ; c’est dans l’ordre normal des choses. Le Sénégal de 2012 n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui. Cela, grâce à la vision et à l’action du Président Macky Sall. Il ne vous a pas échappé que tout au long de la tournée, les populations ont exprimé, de façon constante et itérative, leur satisfaction et leur gratitude au Chef de l’État pour toutes ces réalisations pour lesquelles elles sont toutes très fières. Ces réalisations vont assurément transformer leur vie au quotidien. De nouvelles doléances ont été entendues et elles constituent les prochains axes de progrès. Et sûrement, comme l’indique le Président de la République au Gouvernement, il faut les prendre en charge avec efficacité et délivrer les solutions attendues. Si je prends l’exemple de l’accès à l’eau, le Gouvernement est à presque 90 %. Mais, il faut aller encore plus vite pour régler définitivement cette question, tout comme pour l’accès universel à l’électricité. C’est parce qu’il y a ces réalisations que les populations expriment leurs doléances qui sont, aujourd’hui, susceptibles d’être prises en compte par un Président à l’écoute de son peuple et qui s’est toujours donné comme viatique de rendre possible ce que les populations souhaitent, pourvu que ce soit juste, légitime et pertinent au regard des besoins collectifs et de l’impératif de la consolidation de notre vivre ensemble.
Certains ont dénoncé des exactions qu’auraient commises des « nervis » présents dans le cortège présidentiel. Quel commentaire en faites-vous ?
Notre doctrine n’est pas de recourir aux services de nervis comme vous les appelez. Les populations étaient en parfaite communion avec le Chef de l’État. C’est cela la réalité. Le seul commentaire qui me vient à l’esprit devant de telles attaques, c’est de rappeler que le Président Macky Sall reste totalement engagé dans le Sénégal de la grande histoire, là où d’autres restent englués dans le Sénégal des petites histoires.
Que vous inspirent les fortes mobilisations notées durant tout le parcours ?
Le Président Macky Sall a le Sénégal au cœur et les Sénégalais ont le Président Macky dans leurs cœur. Je crois que ce sera ainsi chaque fois qu’il ira rendre visite à ses compatriotes pour leur apporter les solutions structurantes du développement de leur localité et du bien-être. En tout cas, c’était phénoménal, mais ce n’est pas surprenant pour qui connaît l’attachement des populations au Chef de l’État qui s’est exprimé à la dernière présidentielle avec plus de 90 % des suffrages valablement exprimés dans la région de Matam. Si maintenant vous voulez une lecture politique, ces fortes mobilisations sont édifiantes pour tout le monde, pour une bonne évaluation des rapports de forces aussi bien à l’interne qu’avec les partis de l’opposition.
Les rivalités politiques entre responsables de la mouvance présidentielle se sont faits jour durant la tournée. Cela n’augure-t-il pas des investitures difficiles lors des prochaines élections locales ?
Les rivalités politiques sont l’expression de la vitalité du parti et de la coalition politique. À mes yeux, il convient de saluer le dynamisme de l’Apr et de la coalition Bby mais surtout se féliciter de cet engagement déterminé des populations à poursuivre le chemin avec le Président Sall et avec ses responsables à l’échelon local. Cela reste, par ailleurs, une excellente indication pour les prochaines échéances électorales. Pour autant, il n’en reste pas moins vrai que les élections locales demeurent des rendez-vous souvent difficiles, pour ne pas dire complexes, au regard du choc des prétentions ou des ambitions. En tout état de cause, notre défi est de faire mieux qu’aux élections de 2014, très largement remportées par la majorité. Pour ce faire, le Président du parti et Président de la coalition a très clairement tracé la ligne. Nous irons aux élections dans le cadre de Benno Bokk Yaakaar, dans des listes de large concertation et de consensus, en vue de constituer des équipes cohérentes et homogènes, le tout sous la supervision et l’arbitrage du Président du parti et de la coalition.
Le Soleil
De nos envoyés spéciaux Elh. Ibrahima THIAM, Ibrahima Kh. NDIAYE, Maguette NDAW, Salla GUÈYE, Falel PAM (textes) et Moussa SOW (photos).